Murène, la résilience via le sport.

Nous sommes en plein hiver 1956. Dans une forêt enneigée, François est découvert à demi-mort. Alors que les médecins pensent qu’il ne survivra pas, le jeune homme, gravement handicapé, trouve sa résilience dans le sport. Murène, de Valentine Goby a obtenu le Prix Sport Scriptum soutenu par FDJ. Le roman, édité chez Actes Sud, entraîne le lecteur dans l’univers de l’handisport et des Jeux olympiques de Tokyo en 1964.

«Au risque d’être cynique, l’handicap est souvent un sujet à Prix, mais ici, ce qui m’a plu c’est justement que tout cela a été pris à rebours» commente Jean-Philippe Leclaire, rédacteur en chef à L’Equipe et président du jury de cette 24e édition du Prix Sport Scriptum. «Le sujet est dur, émouvant, mais pas larmoyant, poursuit le journaliste. Et puis, nous sommes vraiment dans de la littérature. D’ailleurs le sport n’arrive que très tardivement dans le récit. Ce n’est pas un livre sur l’handisport.» Valentine Goby, qui en est à son treizième roman, n’a pas fait l’unanimité auprès du jury du Prix Sport Scriptum. Mais l’auteure l’a emporté grâce à un consensus général.

Habitué au jury du Prix Sport Scriptum, le journaliste Jean-Philippe Leclaire regrette que le sport ne soit pas autant présent en littérature. «Souvent, les deux se conjuguent mal, estime-t-il. Il y a quelques exceptions comme Murène ou L’Appel (de Fanny Wallendorf aux Éditions Finitude). Il y a quelques chefs d’oeuvres, mais ils sont rares. Ce mariage entre sport et littérature n’est pas si évident. C’est un art difficile.» Valentine Goby recevra son prix le 18 décembre à l’occasion de la cérémonie des Micros d’or organisée à Morzine par l’Union des journalistes de sport en France.

© SportBusiness.Club Novembre 2019

Jean-Philippe Leclaire, L’Equipe