Arnaud Assoumani : «J’ai volontairement arrêté avec un sponsor.»

Podcast

Entretien : Arnaud Assoumani. Le champion paralympique de la longueur aux Jeux de Pékin en 2008 est l’invité du podcast de SportBusiness.Club (voir ci-dessous). Le sportif, pensionnaire notamment de la Team EDF depuis dix ans, fait le point sur la relation qu’il entretient avec les marques, ses sponsors, incontournables pour vivre de son sport. Il annonce le re-lancement de son jeu-concours Golden Arm dont l’objectif est de “customiser graphiquement” la prothèse qu’il porte lors des compétitions. Extraits.

Vous êtes en partenariat avec EDF depuis dix ans. Dans le cadre de ce type de contrat, percevez-vous des primes liées à vos performances sportives ?

Arnaud Assoumani : «On a des primes pour les performances réalisées ou les médailles. C’est assez logique d’ailleurs car pour nous c’est le moment où l’on brille et où l’on peut porter les valeurs de la marque. C’est à ce moment là que l’on a le plus de résonance auprès du grand public. Donc passer des valeurs comme autour de l’énergie, par exemple, est important pour EDF. Cela permet aussi pour eux de faire passer des informations plus business, de parler l’électricité qui tend vers du zéro carbone ou du dépassement de soi.»

Estimez-vous être un support de communication pour des marques ?

A.A. : «Oui, effectivement, je peux l’être, mais je ne veux pas être que ça. C’est en cela que je ne signerai pas avec n’importe qui. Par exemple, KFC ou McDonald’s ne correspondent pas du tout à mes valeurs. Je n’attends pas forcément le chèque [d’un partenaire commercial]. D’ailleurs, cette année, j’ai volontairement arrêté avec un partenaire parce que j’ai considéré que notre relation n’était plus en adéquation avec mes valeurs et les objectifs que nous nous étions fixés au départ. Pouvais-je financièrement me le permettre ? Non, pas forcément. Sauf que c’était important pour moi, par rapport aux messages que je défends en externe (…) ou mes projets personnels. Je suis pour le vivre ensemble, pour plus d’équité et d’égalité, je lutte contre les différences et les discriminations. Je dois aussi appliquer [ces principes] dans mon business

Les réseaux sociaux sont-ils obligatoires pour un sportif aujourd’hui ?

A.A. : «Oui, c’est complètement obligatoire ainsi que de bien s’en servir également. Moi, je pense que je m’en sers pas trop mal. J’ai des personnes qui m’aident à un certain moment car ce n’est pas très naturel pour moi. Heureusement, il faut faire moins de selfies aujourd’hui. (…) C’est difficile de se mettre en avant, mais il y en a qui le font très bien : les influenceurs. Nous, [les sportifs] nous le sommes un peu, mais c’est aussi à notre dépend. (…) Notre but est de remporter des médailles, c’est de kiffer et prendre du plaisir dans ce que l’on fait. (..) Je vais lancer une chaîne Youtube parce que c’est important de montrer ce que l’on vit, mais je voulais le faire de manière différente.»

© SportBusiness.Club Mars 2020


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