Tee-shirt bleu roi, lunettes de soleil sur le nez, teint hâlé estival et Méditerranée. Malgré les apparences, Cécile Gutierrez n’est pas en vacances. A Marseille, dans la Marina du Roucas Blanc qui accueille les régates des Jeux olympiques, la jeune femme occupe le rôle de “photo supervisor”. En clair, chaque jour et pour toutes les épreuves, comme une trentaine d’autres “press drivers” dans la cité phocéenne, aux commandes d’un semi-rigide à moteur électrique, elle emmène en mer une poignée de photographes au plus près des bateaux.
« Aujourd’hui, ce sont trois photographes d’agences de presse internationales, mais cela peut changer tous les jours explique-t-elle. Généralement, ils savent très bien ce qu’ils veulent. C’est à nous, les “photo boat drivers” de placer le bateau en fonction de situation de course pour qu’ils aient le meilleur point de vue ». Habituée des pontons, Cécile Gutierrez travaille depuis 14 ans dans l’univers de la voile, course au large, Sail GP ou disciplines olympiques. « Notre expérience en voile nous permet d’anticiper et d’appréhender les mouvements de course afin d’être toujours à la meilleure place possible, » indique-t-elle.
Avoir un œil partout
Pour autant, sur l’eau, elle ne peut pas tout faire. Elle doit suivre des règles strictes. « Nous ne devons absolument pas entrer dans les zones où se disputent les régates, et nous ne pouvons pas traverser les plans d’eau, détaille-t-elle. De même, comme nous sommes près nous ne devons pas créer de vagues pour ne pas gêner les athlètes ». A la barre de son semi-rigide Cécile Gutierrez doit aussi composer avec les autres bateaux presse, et surtout ceux d’OBS qui produisent les images télé : « Il sont toujours prioritaires et nous ne devons pas bloquer leur chemin, » précise-t-elle.
A bord, où elle n’oublie jamais la crème solaire et les bouteilles d’eau, elle fonctionne comme le couple pilote-photographe des motos du Tour de France. « Je dois rester constamment concentrée, j’ai un oeil partout,» confie-t-elle. Elle avoue aussi regarder les images prises par ses passagers : « Si elles sont belles cela me rassure, lâche-t-elle. C’est que l’on a bien fait le travail ». Un job qu’elle aurait même réalisé comme volontaire : « On est si proche, on voit les sourires, la joie des concurrents aux arrivées : c’est un truc de fou ! ».
Bruno Fraioli, à Marseille
© SportBusiness.Club Août 2024