Avec l’Adidas Arena, le Paris Basket débute une nouvelle ère

Seul équipement construit dans Paris intra-muros en vue des Jeux de Paris 2024, l’Arena Porte de la Chapelle, baptisée Adidas Arena, est inaugurée ce dimanche 11 février 2024 par son futur club résident, l’ambitieux Paris Basketball, au cœur d’un quartier déshérité et en mutation de la capitale. « La porte de la Chapelle est un peu dans la situation du basket professionnel parisien avant notre arrivée: elle a besoin de renaître, d’être régénérée,» lâche David Kahn, le président du club créé ex nihilo en 2018 avec Eric Schwartz (actionnaire majoritaire).

Les Américains avaient dès le départ dans le viseur la future enceinte prévue dans le dossier de candidature de Paris aux Jeux olympiques 2024. Propriété de la mairie de Paris et d’un coût de 138 millions d’euros (dont 40 à 50 millions déboursés par la Solideo), elle accueillera les épreuves de badminton et de gymnastique rythmique, puis le para-badminton et la para-haltérophilie lors des Jeux paralympiques.

A partir du 15 septembre prochain, matchs de basket, concerts et événements rempliront cette arène de 8 000 places, en configuration basket et pouvant monter jusqu’à 9 000 places. Adidas s’est offert le partenariat titre de la nouvelle infrastructure contre 2,1 millions d’euros annuels.

L’Arena est “la salle de capacité intermédiaire” qui manquait à Paris selon Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie. « Il se trouve qu’elle collait aussi aux ambitions du club de basket,» dont les propriétaires américains veulent faire une place forte de la balle orange en Europe. Pour cela, ils ont besoin d’une salle moderne et de ses recettes, contre une redevance annuelle dont ni le club ni la mairie n’ont souhaité communiquer le montant.

Un effet chaudron

Les résultats cette saison sont en adéquation avec les ambitions du Paris Basket. Troisième budget de la Betclic Elite, avec 9,2 millions d’euros, le club pointe cependant loin derrière les mastodontes Asvel (21,1 millions) et Monaco (27,5 millions), Paris occupe la quatrième place du classement avant de recevoir Saint-Quentin ce dimanche pour ce match inaugural de l’Adidas Arena.

Deux ans et demi après sa montée en Elite du championnat de France, le club parisien a dans le viseur une première participation aux play-offs et qualifié en pour les quarts de finale de l’Eurocoupe. C’est dans cette deuxième compétition européenne que Paris a disputé, mercredi dernier, son dernier match à la Halle Georges-Carpentier, vétuste salle du sud de la capitale.

Direction donc le nord et un écrin dernier cri, où “compacité et effet chaudron” sont promis par Nicolas Dupeux, directeur général du gestionnaire du site, la société Paris Entertainment Company (PEC) qui gère aussi l’Accor Arena de Bercy. Tout en haut de l’abrupte tribune côté ouest, “un sky bar” permet aux spectateurs de suivre le match en discutant un verre à la main. Autour des gradins, loges et salons accueillent quelques espaces hospitalités avec vue directe sur la salle. L’un d’eux donne sur le couloir emprunté par les joueurs : les invités peuvent une vitre sans teint permet de les observer discrètement. .

Sur le parquet, au premier rang, quatre canapés confortables reçoivent les invités les plus prestigieux. Ils sont les plus visibles par les caméras. « On a souhaité révolutionner le code des hospitalités,» affirme Nicolas Dupeux. Celui-ci met également en avant le mobilier et la décoration tendance street art du stade dont le murs en béton brut sont restés visibles. Un créneau emprunté dès sa création dans sa communication et son marketing par le Paris Basket, dont le président veut que “la culture parisienne et la culture urbaine soient célébrées” dans cette Arena.

Culture urbaine et “food court”

De fait, une partie des 26 000 mètres de l’enceinte, dont le parvis en partie végétalisé est ouvert sur la rue, est composée d’un espace conçu comme un lieu de vie quotidien. Ouvert début 2025, il proposera des spectacles, des expositions, et une restauration “food court”. Le lieu s’ouvre s’ouvre sur une vaste terrasse… où les futurs usagers risquent d’être perturbée par le bruit de la circulation du boulevard périphérique voisin. .

L’enceinte comprend aussi deux gymnases destinés aux associations, écoles et clubs de ce quartier déshérité: hyper urbanisé, proche de la bretelle d’accès à l’autoroute A1 et bientôt du viaduc ferroviaire du CDG-Express, il abritait il y a quelques années la “colline du crack”. La mairie souhaite transformer ce quartier qui “concentre le plus d’investissement sur la mandature”, soit 500 millions d’euros selon Emmanuel Grégoire, et doit accueillir, en plus de l’Arena, un campus universitaire de 4 500 personnes à partir de la rentrée 2025.

Pour ce week-end d’inauguration, la présence policière a éloigné les quelques junkies qui errent encore dans le quartier. « La mairie du 18e tient à ce que cela reste un quartier populaire, pas question d’une gentrification” a précisé Emmanuel Grégoire. David Kahn voit lui dans la venue du Paris Basketball “une opportunité de servir une population peu servie en offre culturelle“ et promet “beaucoup de billets à des tarifs abordables”, certains autour de 10 euros, pour que “personne ne se sente exclu”. (Avec AFP)

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