« Libérer l’écureuil !». Trois jours avant le départ du relais de la flamme olympique, ce jeudi 9 mai 2024 depuis Marseille (Bouches-du-Rhône), les équipes de Paris 2024 testaient une dernière fois les mesures de sécurité entourant le dispositif. Dans un terrain militaire, de faux manifestants tentaient de se hisser à bord du char de Caisse d’Epargne. Ils sont aussitôt repoussés manu-militari par de vrais policiers chargés d’encadrer l’ensemble du convoi. L’écureuil est en sécurité. Juste derrière, le porteur de la torche peut tranquillement poursuivre son chemin
La préparation de cette tournée unique en son genre n’a pas été un parcours facile pour les équipes des agences événementielles chargées d’accompagner Coca-Cola et le groupe BPCE, les deux partenaires majeurs du relais de la flamme. Il a fallu s’adapter et innover. C’est le cas pour Idéactif. L’enseigne, habituée depuis 25 ans de la caravane du Tour de France, travaille avec Auditoire sur les dispositifs de Caisse d’Epargne et Banque Populaire. « Là, on est sur l’équivalent de trois Tours de France, résume Arnaud Peyroles, le président d’Idéactif. Concrètement, ça ressemble au Tour de France, mais avec des différences ».
La première, c’est est un convoi qui avance à 4 kilomètres/heure. « Et sur des segments de 45 à 90 minutes,» ajoute le dirigeant. Sur une étape du Tour la caravane réalise les étapes d’une traite souvent sans pouvoir s’attarder avec les spectateurs. « Ici, les marques auront le temps d’interagir avec le public, d’entamer des discussions,» poursuit Arnaud Peyroles. Du coup, pour Caisse d’Epargne, le public sera invité à inscrire des paniers. Chaque point permettra d’augmenter une bourse destinée à une association. Pour Banque Populaire, c’est l’univers de la mer avec de la voile et du surf, qui est mis en avant.
Trois Tours de France
Chaque char, le rouge de Caisse d’Epargne et le bleu de Banque Populaire, présentera d’immenses QR Codes permettant d’amener le spectateur vers un jeu concours dont les gains sont des places pour les compétitions des Jeux. « Pour les animateurs, les profils de compétences sont proches de ceux du Tour, indique Arnaud Peyroles. Ils ont l’habitude de travailler avec du public ». Comme la comédienne Camille Victoire, ex-Cirque du Soleil qui officiera sur le char de Caisse d’Epargne.
L’autre grande différence entre le relais de la flamme et le Tour de France est sur la logistique. Près de 70 étapes et des journées complètes imposent d’engager une équipe beaucoup plus importante. « Nous avons deux conducteurs pour chaque char : ils se relaieront à la mi-journée, détaille le patron d’Idéactif. Un fera le matin puis il rejoindra l’hôtel. Et l’autre profitera de sa matinée. C’est obligatoire ». L’équipe totale pour les deux chars du Groupe BPCE s’élève à une trentaine de permanents, dont il faudra aussi gérer les jours de repos.
Des collaborateurs volontaires
Le point positif c’est l’hébergement et la restauration entièrement pris en charge par le Comité d’organisation de Paris 2024. Un soucis en moins pour les agences. « C’est nouveau pour nous, car ce n’est bien sûr pas le cas sur le Tour, mais c’est bien et cela renforce la cohésion d’équipe pour tout le groupe : nous, Coca-Cola et le personnel de Paris 2024, reconnait Arnaud Peyroles. L’autre point intéressant c’est le fait d’aller dans des villes où nous n’allons pas avec le Tour ».
Du coup, le public attendu au bord des routes pour voir passer la flamme olympique pourrait être un peu différent de celui du Tour de France. « Les fans de vélo ne seront pas là, mais ils seront remplacés par les proches des porteurs de la flamme, commente Arnaud Peyroles. Le public sera très familial et, non pas populaire, mais universel »
Coté logistique, en revanche, Idéactif doit s’occuper des 6000 collaborateurs du groupe BPCE qui viendront en volontaires animer la caravane de Caisse d’Epargne et Banque Populaire. A côté des chars, il les escorteront à pied et pourront jouer avec les spectateurs. Cela représente une trentaine de personnes au quotidien par banque. Des régisseurs sont chargés de les contacter, les briefer et former, s’assurer qu’ils seront bien au rendez-vous et les habiller. Un petit casse-tête. D’autant qu’il faut aussi prévoir la place nécessaire pour les évacuer en cas de soucis. Ainsi, un minibus a récemment été ajouté au dispositif. Même pour l’écureuil.
Bruno Fraioli, envoyé spécial à Marseille
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