Chronique Qatarie. J’ai renoncé à une bière à 12 euros

« N’oublie pas les notes de frais ! ». Depuis mon arrivée au Qatar, j’applique cette consigne à la lettre durant cette Coupe du Monde masculine de football. Mais ce samedi 19 novembre 2022, devant le stand Budweiser du FIFA Fan Festival à Doha, j’ai craqué. Malgré ma conscience professionnelle me poussant à tout voir et tout tester… ce soir-là, j’ai renoncé. Tout était pourtant réuni : soirée sympathique, température agréable, lieu incroyable, ambiance conviviale. Il manquait un verre de bière fraiche avec des confrères français. D’autant qu’ici la consommation d’alcool est autorisée.

Tout était parfait. A un détail, le prix : l’équivalent de 12 euros la pinte. A Paris, jamais ma carte bleue n’a subi telle agression pour un demi ! Je range mes ryals, me détourne du stand pour aller voir à coté. Des menus du monde entier sont proposés et les odeurs guident mes envies. J’opte pour un dîner asiatique, sans bière, puis décide de mieux détailler cette fan-zone cosmopolite installée sur la corniche de la capitale qatarie lieu de rendez-vous des supporters de toutes les équipes.

Je croise une famille d’Iraniens installée ici depuis dix ans. Le fils est supporter du FC Barcelone et le père médecin. Tous deux ont des places pour les trois matchs de leur pays d’origine. Avec l’espoir de victoires. Un peu plus loin, des Indiens tentent de performer au footgolf. Le résultat n’est pas terrible. Avec un confrère nous tentons notre chance. C’est pire. Les moqueries bienveillantes fusent des deux camps aussitôt interrompues par… Gims. Le répertoire du rappeur français résonne dans les enceintes. Ce mondial apporte à tout moment son lot de surprises. Et moi je mets de côté les notes de frais.

Titouan Laurent, envoyé spécial à Doha (Qatar)
© SportBusiness.Club Novembre 2022.