Dans le sport business, elles sont les Essentielles

C’est un réseau discret, presque secret. On y entre qu’en étant cooptée. Lancé il y a un peu plus de dix ans, le groupe des Essentielles du Sport Business (son nom officiel) compte aujourd’hui environ 70 membres. Toutes sont des femmes d’influence de l’économie du sport en France, dirigeantes d’agences, directrice marketing chez un sponsor ou une fédération, journalistes… « A l’époque, je faisais le constat que nous étions peu de femmes dans cet univers et que nous ne nous connaissions pas,» raconte Marine Lallement, fondatrice et directrice de Fast Sport. Elle est à l’initiative des Essentielles avec Caroline Rondet, Responsable du Pôle Marque et Marketing Digital à la Fédération Française de Football.

Le groupe se retrouve tous les deux mois. « C’est souvent autour d’une thématique spécifique, avec une présentation, un débat ou une invitée, explique Marine Lallement. Personne n’est là pour vendre un produit. Nous sommes dans l’échange. Chacune apporte sa connaissance, son expertise dans son domaine ou son métier ». Contrairement à d’autres associations comme la Femix Sports, les Essentielles ne mènent pas de combat. « Le groupe n’a pas vocation de défendre les droits des femmes dans notre industrie, confirme Céline Jobert, présidente de The Fan Syndicate.

Difficile de recruter des filles

« Aux Essentielles, nous sommes plutôt sur une notion d’entraide dans un univers où il est un peu compliqué d’émerger pour une femme,» poursuit Céline Jobert. Un constat amer, même pour la patronne de l’une des principales agences conseil spécialisées dans le sport. « Personnellement j’ai toujours beaucoup de mal à recruter des filles, car ce n’est qu’une petite partie des CV que je reçois, regrette-t-elle. Est-ce un manque d’intérêt pour ce secteur ou alors les filles se mettent elles des freins? » La dirigeante avoue ne pas avoir la réponse.

Céline Jobert estime qu’il y a un enjeu d’évangélisation dans le milieu du sport business. « Oui, il y a un besoin de féminisation dans notre univers, approuve Marine Lallement. C’est également un peu notre travail depuis dix ans ». Construit en réseau, le groupe des Essentielles permet aussi d’échanger sur les postes qui se libèrent dans le secteur. L’association devrait d’ailleurs bientôt annoncer l’activation de nouveaux leviers. Et peut être s’afficher un peu plus au grand jour.

Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Mars 2024