Dans les médias, des notes des joueurs sous influence
Médias. Incontournables. Aujourd’hui, même les entraîneurs et les arbitres y ont droit : les notes d’après match. « Le lendemain d’une rencontre, l’article des notes est le plus lu », a indiqué Dominique Séverac, journaliste au Parisien lors d’un débat organisé dans le cadre du Festival du journalisme sportif, qui s’est tenu du mardi 4 au jeudi 6 février 2025 à Laval (Mayenne).
Les joueurs assurent ne pas les regarder. Ce n’est pas le cas pour les entraîneurs ou les membres du staff sportif des clubs. « Quand on veut recruter un joueur, on regarde les notes qu’il a reçues et ses statistiques », a expliqué Laurent Fournier, ex-footballeur professionnel reconverti entraîneur. Un aspect vite compris par les agents.
Ces derniers n’hésitent pas à téléphoner directement aux journalistes. « Aux alentours de la 60e minute, les agents, voyant bien que leur joueur est décevant, appellent les journalistes pour justifier la mauvaise performance du joueur, a confié Dominique Séverac. Il y a une carrière en jeu. Avec une note inférieure à 5, ils ne peuvent plus briguer un certain niveau de salaire. »
Les journalistes peuvent aussi, parfois, surcoter un joueur dans l’optique de garder une bonne relation avec lui et son entourage. « Si on a obtenu une interview avec un joueur du Paris Saint-Germain, le match d’avant, on arrondit un peu la note : s’il méritait 5, on met un 6 », a indiqué Dominique Séverac. En revanche, aucun des journalistes présents au débat n’affirme avoir été victime d’une tentative de corruption.
Une mauvaise note peut justement empêcher le journaliste d’obtenir des informations ou une interview…quand cela ne va pas plus loin. « À la Voix du Nord, je n’ai jamais eu de retours de joueurs, expliquait Sandrine Arrestier rédactrice au quotidien nordiste. Dans d’autres journaux je sais que des joueurs se sont fâchés avec le journaliste. Et parfois ça a duré longtemps. Même une fois leur carrière terminée. ». Le footballeur est rancunier.