Samedi 16 novembre 2024, Donald Trump a effectué un retour triomphal au Madison Square Garden, la mythique salle de New York, à peine deux semaines après un meeting controversé qu’il y avait organisé en pleine campagne présidentielle. Cette fois, l’ex-président, réélu était dans la Grosse Pomme pour assister au combat de MMA de l’année : l’affrontement opposant Jon Jones à Stipe Miocic pour le titre UFC des poids lourds. Le match s’est terminé par la victoire de Jones, qui a conservé son titre. Entouré de ses proches, à 78 ans, Trump a une nouvelle fois affirmé son attachement à un sport qui ne cesse de croître en popularité.
Alors que la foule scandait “USA, USA”, Trump a pris place en face de la “cage” où se déroulait le combat. Il est arrivé accompagné de plusieurs personnalités influentes, dont Elon Musk, Bobby Kennedy Junior, Tulsi Gabbard, Vivek Ramaswamy et le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson. L’ancien homme d’affaires a toujours manifesté une grande admiration pour les sports de combat comme les arts martiaux mixtes (MMA), une discipline qu’il soutient depuis longtemps, notamment par l’ouverture de salles de spectacle dans ses propres casinos.
Autrefois marginalisé, le MMA a aujourd’hui un pouvoir politique, comme le souligne Campbell McLaren, cofondateur de l’UFC et actuel dirigeant de Combate Global, une franchise dédiée aux Latinos, un électorat où Trump connaît une progression. « L’UFC et des personnalités comme Joe Rogan et Dana White ont joué un rôle majeur dans la popularité de Trump, surtout auprès des jeunes hommes,» estime t-il.
Un tournant dans la campagne
Joe Rogan, premier cité, est l’animateur du podcast le plus téléchargé aux États-Unis, tandis que le second, Dana White, patron de l’UFC, est un intime de Trump. Il a été invité sur scène lors de son discours de victoire du 6 novembre dernier. Cet événement a d’ailleurs marqué un tournant : « Cela a magnifié notre sport, explique Jon Jones. Les Américains et les gens du monde entier se sont demandés: “C’est qui ce mec chauve qui parle ?” ».
Dans le cadre de sa carrière mêlant show-business et politique, Trump a souvent été vu aux côtés de figures du sport comme le boxeur Mike Tyson ou la star du catch Hulk Hogan. Il a également choisi Linda McMahon, l’épouse du promoteur de catch Vince McMahon, pour co-diriger son équipe de transition à la Maison Blanche. Aujourd’hui, la popularité de Trump s’étend à un secteur où les milliards de dollars sont en jeu.
“César au Colisée”
Le lien entre Trump et le MMA est bien plus qu’une simple appréciation du sport. Lucas dos Santos, champion de boxe thaïlandaise et pratiquant du MMA, explique à l’AFP : « Dans ma salle d’entraînement, tout le monde est pro-Trump. Dans le MMA, on apprend à ne pas être trop sensible, et les démocrates sont vus comme plus sensibles ». À 21 ans, il a récemment remporté le titre de champion amateur mi-lourds de l’État du Maryland. Le MMA, selon lui, est une question de “fierté nationale”, illustrée par l’accueil triomphal réservé à Trump lors de deux grands combats : « Le public s’est mis à crier comme si Jules César entrait au Colisée, » lâche-t-il.
Colby Covington, autre star du MMA, n’a pas hésité à exprimer son enthousiasme sur X lors de la présidentielle, en clamant : “Le programme des wokes est mort ! Les médias traditionnels sont morts ! Le rêve américain est vivant !”». Dana White, le président de l’UFC, a quant à lui salué la ténacité de Trump, “un animal à part” qui maintient un rythme effréné. Selon lui, Trump s’alimente de “Big Macs, Milky Ways et Coca”, affirmant qu’il ne l’a jamais vu boire de l’eau.
Il y a encore quelques décennies, le MMA était considéré comme un sport trop violent pour être pratiqué aux États-Unis, et interdit dans 36 États. En 1996, le sénateur John McCain, futur adversaire politique de Trump, qualifiait l’UFC de “combat de coqs humains”. Depuis, la discipline a gagné en respectabilité et en soutien, notamment grâce à l’aval de Trump et à son influence sur une Amérique conservatrice. McLaren résume cette évolution en souriant : « Vous imaginez Kamala Harris se rendre à un combat UFC ? Je ne pense pas ». Il confie, en outre, n’avoir jamais reçu de réponse à ses invitations envoyées à Joe Biden. (Avec AFP)
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