L’Euro de football et les Jeux olympiques de Paris (75) ont dopé l’activité des jeux d’argent en France en 2024. Selon le rapport de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) publié mercredi 7 mai 2025, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de près de 5%, atteignant 14 milliards d’euros. Le produit brut des jeux (PBJ), soit la différence entre les mises et les gains reversés, s’est envolé.
Les paris sportifs en ligne ont enregistré une forte croissance : +19%, pour un PBJ de près de 1,8 milliard d’euros. Le football, le tennis, le basketball et le rugby concentrent la majorité des mises. Les paris hippiques en ligne ont légèrement progressé (+1,5%, à 339 millions d’euros), tandis que le poker en ligne a reculé (-2%, à 493 millions d’euros).
Le nombre de comptes joueurs actifs a atteint 5,7 millions, pour 3,9 millions de joueurs uniques. Le profil des parieurs change : 30% ont entre 18 et 24 ans, et 15% sont des femmes. La Française des Jeux, devenue FDJ United, reste le leader avec un PBJ supérieur à 7 milliards d’euros (+6%), essentiellement grâce à la loterie.
Un modèle de jeu moins intensif
Par ailleurs, les 202 casinos français affichent une hausse modérée (+1,2 %, à 2,7 milliards d’euros), avec une fréquentation stable (31 millions d’entrées). Les 7 clubs de jeux parisiens atteignent un PBJ de 123 millions d’euros. De son côté, le PMU enregistre une baisse de 2 % de son PBJ, à 1,7 milliard d’euros, mais maintient un bénéfice net stable (837 millions d’euros) et voit son nombre de joueurs progresser (3,5 millions).
Pour Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ, cette croissance appelle à redoubler de vigilance. Elle pointe la nécessité de faire évoluer le modèle vers un jeu moins intensif et de lutter contre la banalisation sociale des jeux d’argent. La hausse de fiscalité prévue au 1er juillet 2025 pourrait freiner cette dynamique.
L’ANJ se dit aussi attentive Ă l’ouverture du marchĂ© des jeux Ă objets numĂ©riques monĂ©tisables (JONUM), prĂ©vue Ă partir de septembre 2025. L’instance affirme qu’elle surveillera de près le respect de la frontière entre ces jeux et les jeux d’argent.
L’Afjel, qui regroupe les opérateurs de jeux en ligne, estime que la croissance de 2024 est en trompe-l’œil, car menacée par une fiscalité accrue. Casinos de France, de son côté, dénonce des distorsions réglementaires et appelle à une réforme structurelle. (Avec AFP)
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