Football. Billetterie nominative face à la persévérance des violences

Sécurité. Face à la persévérance des chants homophobes et des violences dans les stades, les autorités ont décidé, jeudi 24 octobre 2024, de mettre en place une billetterie nominative pour le Paris Saint-Germain, l’Olympique Lyonnais et l’Olympique de Marseille, tout en assurant de nouveau que les matches pourraient être arrêtés ou perdus sur tapis vert.

A la suite d’une réunion au ministère de l’Intérieur avec les instances du football français (la FFF et la LFP), le ministre des sports Gil Avérous a demandé, comme ses prédécesseuses, « d’appliquer strictement le protocole Fifa dès qu’il y a un chant homophobe », à savoir une gradation allant de la « suspension du match » puis son « interruption » jusqu’au match déclaré perdu pour l’équipe qui reçoit en cas de chants homophobes. Sachant que cette mesure n’est pas nouvelle et que les deux ministres qui l’ont précédé, Amélie Oudéa-Castéra et Roxana Maracineanu en 2019, avaient adressé la même demande aux instances.

Mais cette annonce a été tout de suite critiquée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau: « S’il y a des chants homophobes, le mouvement sportif doit prendre ses responsabilités, il doit y avoir une interruption temporaire. Arrêter des matchs est très compliqué, ce n’est pas la bonne solution. Mais il faut une interruption provisoire, éventuellement des exfiltrations même si c’est compliqué au sein d’une tribune,» a-t-il soutenu sur RMC.

« Aujourd’hui, tous les présents autour de la table ont réaffirmé une tolérance zéro en matière de lutte contre les discriminations dans les stades. Cela concerne bien évidemment les chants homophobes,» a réagi dans un communiqué transmis à l’AFP la Ligue, précisant que cette réunion avait été « très constructive ». Selon la LFP, « l’arsenal juridique existe avec la possibilité de prononcer des sanctions exemplaires en matière d’interdictions de stade, qu’elles soient administratives ou judiciaires »,² explique le communiqué de la Ligue, qui se dit « favorable à tout ce qui permettra d’identifier et d’interpeller les fauteurs de troubles pour permettre ensuite d’individualiser les sanctions ».

Pour cela, le ministre des sports a annoncé qu’il allait « signer un arrêté » d’ici le 31 décembre pour « activer la billetterie nominative » pour l’Olympique lyonnais, l’Olympique de Marseille et le PSG. Cette billetterie nominative, qui est déjà active pour certaines rencontres, s’étendra dans un deuxième temps aux autres clubs de Ligue 1 et L2. Il a fait état du faible nombre d’interdits de stade en France, de l’ordre de « 200 » contre 3.000 en Angleterre. De son côté, le ministre de l’Intérieur a assuré qu’il placerait « des policiers régulièrement en tenue de civils dans les stades pour repérer individuellement les fauteurs de troubles », a-t-il expliqué sur RMC, ajoutant que « les clubs doivent prendre leurs responsabilités. Il faut faire des fouilles ».

Enquête après les chants homophobes au Parc

Au PSG, il existe une billetterie nominative depuis la saison 2013-2014, selon une source proche du club, qui n’a pas encore réagi officiellement tout comme l’Association nationale des supporters, présente à la réunion. Le 19 octobre, au Parc des Princes, lors du match PSG-Strasbourg, des supporters parisiens, principalement les Ultras de la tribune Auteuil, ont repris des chants homophobes contre l’OM pendant une dizaine de minutes. Une enquête a été ouverte pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre par le parquet de Paris. « Deux des meneurs » de chants ont été « identifiés ».

A la suite de ces chants, le PSG « réaffirme son engagement ferme contre toutes les formes de discrimination, y compris l’homophobie », a-t-il indiqué à l’AFP jeudi matin, ajoutant prendre « toutes les mesures nécessaires, avant et pendant les matchs, pour s’assurer que le Parc des Princes reste un lieu inclusif pour tous ». Mardi soir, lors du match de Ligue des champions contre le PSV Eindhoven, le club a renforcé son dispositif avec des messages sur les écrans, des mails aux abonnés et plusieurs prises de parole du speaker. Alors que le choc OM-PSG se tient dimanche à Marseille, Gil Avérous a bien préconisé un arrêt de la rencontre en cas de problème (homophobie, racisme, violences, etc). (Avec AFP)

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