
Justice. Le parquet suisse a requis mardi un an et huit mois de prison avec sursis contre Michel Platini et l’ex-prĂ©sident de la Fifa Sepp Blatter, rejugĂ©s après leur acquittement en première instance dans une affaire de paiement suspect.
La Cour d’appel extraordinaire du Tribunal pĂ©nal fĂ©dĂ©ral rĂ©unie Ă Muttenz (nord-ouest) rendra sa dĂ©cision le 25 mars dans ce dossier qui a brisĂ© la carrière des deux dirigeants, et dans lequel ils encourent jusqu’Ă cinq ans d’emprisonnement pour escroquerie.
Renonçant Ă rĂ©clamer une peine de prison ferme contre le Français de 69 ans et le Suisse de 88 ans, le procureur Thomas Hildbrand a demandĂ© Ă ce que leur condamnation soit assortie d’un sursis avec mise Ă l’Ă©preuve de deux ans, comme il l’avait dĂ©jĂ fait lors du premier procès en 2022.
Pendant trois heures et demie, il s’est attachĂ© Ă balayer la thèse d’un « contrat oral » conclu entre les deux hommes pour un travail de conseiller effectuĂ© par Platini entre 1998 et 2002, alors qu’il venait de s’allier au Suisse pour le porter Ă la prĂ©sidence de la FĂ©dĂ©ration internationale de football (Fifa).
Blatter et Platini ont certes signĂ© un accord Ă©crit en aoĂ»t 1999, prĂ©voyant 300.000 francs suisses annuels intĂ©gralement acquittĂ©s par la Fifa. Mais ils ont assurĂ© s’ĂŞtre mis d’accord pour verser 700.000 francs annuels de plus lorsque les finances de l’organisation le permettraient.
Platini, devenu dans l’intervalle prĂ©sident de l’UEFA, a donc dit avoir prĂ©sentĂ© une facture de deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros) dĂ©but 2011, signĂ©e par Sepp Blatter et prĂ©sentĂ©e Ă la Fifa comme un reliquat tardif de salaire.
Invraisemblable, a martelĂ© Thomas Hildbrand: mĂŞme si l’instance avait transfĂ©rĂ© un million de francs suisses Ă Platini dès 1999, elle aurait encore eu « plus de 21 millions de francs de trĂ©sorerie », et ses rĂ©serves ont atteint 328 millions en 2002.
Convenir d’une telle somme sans trace Ă©crite, sans tĂ©moins et sans jamais la provisionner dans les comptes est par ailleurs « contraire aux usages commerciaux » comme aux habitudes de la Fifa, a-t-il insistĂ©.
DĂ©butĂ© lundi, le procès en appel doit se poursuivre au plus tard jusqu’Ă jeudi, avec les plaidoiries de la dĂ©fense. Bien que la Fifa, partie civile, se soit jointe Ă l’appel du parquet, elle n’est pas reprĂ©sentĂ©e Ă Muttenz et n’a formulĂ© aucune demande, sans explication sur cette absence. (Avec AFP)
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