Un Ange dans la roue de Franck Vandenbroucke

C’est l’histoire d’une fin tragique, celle d’un champion cycliste adulé par tout un pays mais l’esprit tourmenté l’a porté vers d’autres cieux. Champion du monde, au sommet de sa gloire, Thierry, aux pensées suicidaires, trouve la mort au Sénégal dans la chambre d’une prostituée après avoir abusé de tout. Les spécialistes auront fait le parallèle : Un Ange, qui sort ce mercredi 13 février dans quelques salles, est inspiré de la vie de Franck Vandenbroucke. Certains en faisaient le successeur d’Eddy Merckx.

Le coureur belge a terminé sa vie à 34 ans en octobre 2009 dans une chambre d’hôtel au Sénégal.Le film réalisé Koen Mortier (lire plus bas) est une fiction dramatique librement adaptée du roman de l’écrivain flamand Dimitri Verhulst «Monologue de quelqu’un qui vient de se parler» («Monoloog van iemand die het gewoon werd tegen zichzelf te praten»). L’auteur s’était lui-même s’était appuyé sur les derniers jours de la vie de Franck Vandenbroucke, vainqueur de Paris-Nice 1998. Les tourments du cycliste et des affaires liées au dopage l’avait conduit à stopper trop tôt une carrière qui s’annonçait prometteuse.

Dans Un Ange, le coureur a été champion du monde et est encore en activité. Mais il vient de se faire exclure de sa nouvelle équipe car il a préféré se soustraire du programme de courses que l’on souhaitait lui imposer. Il trouve la solution dans la fuite et un voyage au Sénégal. Le film suit les tous derniers jours du champion et est agrémenté de quelques scènes de courses. Toutefois, le cyclisme professionnel n’est jamais très loin. Il transpire. Ainsi, quand Thierry, le personnage principal, entre dans un hôtel de passe à Dakar, il s’enregistre sous le nom de Tom Boonen, «domicilié à Monaco», nom d’un réel champion cycliste belge.

Un Ange, durée 1h45. Sortie mercredi 13 février 2019.

© SportBusiness.Club. Février 2019


La petite phrase

Thierry à son directeur sportif :  

«Les sponsors n’ont pas besoin de moi. Ils ont juste besoin que je cours et que je gagne


Quelles marques visibles ?

Difficile de passer à côté des sponsors dans un film où le sport est un des éléments, encore plus avec du cyclisme. Les producteurs de Un Ange ont réussi à éviter la débauche de marques lors des quelques scènes de courses. Une seule est réellement présente : Bio Racer, des vêtements techniques de sport, partenaire principal de l’équipe du personnage principal, Thierry. La marque, réelle, s’affiche sur le maillot de champion du monde du héros, un titre que le vrai Franck Vandenbroucke n’a jamais décroché. Bio Racer est cité dans le générique du film comme “sponsor”, au même titre que le constructeur de vélos BMC Switzerland et Veloloft.


L’analyse de Koen Mortier, réalisateur de “Un Ange”.

«Le livre est librement inspiré de la vie de Franck Vandenbroucke mais je n’ai jamais vu les choses comme ça. J’adore le cyclisme et j’adorais Vandenbroucke, mais je n’ai jamais pensé à ça quand je lisais le bouquin. C’est une icone, donc il mériterait un biopic avec tous les éléments dedans. Ce n’est pas du tout ce que je voulais faire ici. Je voulais créer une rencontre entre un sportif très connu et une fille inconnue. Que les choses se lient comme un atome. Je pensais faire du personnage principal un footballeur mais comme au Sénégal ils se connaissent tous, ce n’était pas possible. Il fallait quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas et c’est le cas des cyclistes. L’autobiographie de Vandenbroucke est une tragédie shakespearienne. Mais ici ça n’a pas grand chose à voir. Personne ne sait ce qui s’est passé. Je ne voulais pas faire quelque chose de choquant. En fait, ils ont de la chance de tomber amoureux et je trouve ça beaucoup plus intéressant que les éléments glauques de la prostitution.»

Extrait de l’entretien réalisé par Gaëlle Moury et publié dans Le Soir du 19 septembre 2018.