La 11e édition des Trophées Sport & Management se déroule ce mercredi 9 octobre 2024 à Paris, dans les murs de l’Hôtel de Lassay à l’Assemblée Nationale. Au total des Prix seront décernés dans 15 catégories dont dix attribués par un jury présidé par Christophe Chenut, l’ancien patron, notamment, de Lacoste. Jean-Luc Sadik, le CEO de TPS Conseil, organisateur de l’événement, dont SportBusiness.Club est partenaire, explique pourquoi l’entreprise doit se rapprocher du monde du sport.
La cérémonie est retransmise en direct à partir de 19h00 sur Sportall, et les chaînes Youtube de LCP et TPS Conseil.
Quel est l’objectif des Trophées Sport & Management ?
Jean-Luc Sadik : « A l’écoute des évolutions sociétales, l’ambition des Trophées Sport & Management partagée avec l’ensemble des partenaires et du jury, est d’encourager, d’accompagner et d’amplifier le formidable impact sociétal et écoresponsable du sport tout en promouvant sa modernisation. Pour y parvenir nous interpellons depuis 11 ans tous les acteurs, partout dans les territoires comme au niveau national, pouvant participer concrètement par leurs initiatives et leur engagement à faire rayonner plus largement le sport et sa pratique auprès du plus grand nombre ».
« Le dispositif s’est affirmé au fil des ans, avec le soutien de nombreux parlementaires et de l’Assemblée nationale, comme un observatoire privilégié de la transformation sportive positive de notre pays. Près de 1 500 projets provenant des quatre coins du territoire ont ainsi déjà été évalués, 400 ont été nommés et 150 récompensés. Nous avons vu, à travers eux, évoluer la place du sport santé, notamment dans les entreprises et les territoires, le déploiement de la sportech auprès des acteurs du sport, l’installation puis la consolidation progressive de sa filière économique, la prise en charge des enjeux environnementaux par les organisations sportives, l’essor de la RSE auprès des clubs professionnels, ou encore des dispositifs d’inclusion et d’éducation par le sport ».
« L’accompagnement et la mise en avant des initiatives distinguées permet surtout, avec l’aide de l’ensemble de nos partenaires, de stimuler la création de nouveaux projets en inspirant le plus grand nombre. “Stimuler l’engagement sur tous les terrains”, comme le résume très bien notre devise ».
Au-delà du sponsoring sportif, les entreprises françaises sont-elles suffisamment impliquées dans le sport ?
J.-L.S. : « Plusieurs trophées éclairent chaque année l’implication opérationnelle des entreprises, au-delà du sponsoring sportif. Force est de constater que malgré de nombreuses initiatives présentées dans le cadre de l’appel à projets Entreprises beaucoup restent encore à faire. La majorité des dossiers éclairent souvent en effet d’abord des démarches associées au bien-être et à la santé, à l’animation interne des équipes (challenges d’entreprises, incentive), ou à la RSE avec des engagements sociétaux plus ou moins marqués (éducation par le sport, inclusion, sport féminin,…) ».
« La présence des engagements sportifs dans l’entreprise apparaît par ailleurs souvent influencée par l’attention accordée au sujet par quelques-uns, dirigeants ou non. Il nous semble qu’il faut chercher à installer le sport de façon plus pérenne dans l’entreprise en valorisant beaucoup mieux ses bénéfices directs et indirects pour tous. Le marché du sport se structure et offre une lisibilité plus précise pour accompagner des stratégies d’investissements ou de partenariat. La perspective de l’accueil des Jeux de 2030 peut également servir de catalyseur pour convaincre de nouveaux acteurs. La RSE et les contraintes ESG fixées désormais par Bruxelles y contribuent également ».
« D’autres logiques collaboratives aux côtés des acteurs du sport pourraient même être davantage développées. Ainsi par exemple parmi les nommés cette année pour le trophée Acteurs du sport Business & Développement, le CREPS de Bordeaux, a noué un partenariat avec la société One Point pour développer un caisson virtuel “SporTrooper” reproduisant les conditions de la compétition pour les tireurs de l’équipe de France de tir sur le site. Un partenariat croisé qui a permis d’organiser un transfert de compétences intéressant et apprécié apparemment par les 2 équipes avec le soutien de la région ».
« La demande de pratique sportive est en plein essor, à fortiori au sortir de ces Jeux. Les entreprises pourraient s’emparer de cette opportunité en accompagnant davantage cette dynamique au plus près de leur ancrage local (accès aux équipements, soutien au développement du périscolaire, sport santé, mécénats de compétences des collaborateurs, gestion des équipements, soutien aux politiques d’inclusion par le sport… ). Les collectivités peuvent jouer en effet un rôle de tiers de confiance pour favoriser ces initiatives partagées avec les acteurs du sport ».
« Les collaborateurs sont en demande de sens et d’impact sociétal que le sport peut en effet incarner de façon crédible. Les partenariats privés/publics sont enfin un autre axe de développement à privilégier sur certains projets ou équipements par exemple en intégrant mieux la quête de ROI attendue par les entreprises ».
Les compétences professionnelles des athlètes français de haut niveau sont-elles suffisamment reconnues par les entreprises ?
J.-L.S. : « J’ai personnellement travaillé sur ce sujet aux côtés d’athlètes et de recruteurs dès 1989 en installant à l’époque ce qu’on appelait le suivi social des sportifs de haut niveau. L’époque à changer mais la question de l’employabilité demeure pour l’entreprise ».
« Les athlètes français disposent d’une offre de formations initiales aménagées large et adaptée. La reconnaissance de plus en plus forte des compétences transversales recherchées par de nombreux recruteurs créé aujourd’hui des conditions d’attention favorables à l’encontre des sportifs. Pour autant la qualité de préparation et d’adéquation du projet professionnel de l’athlète et sa capacité d’intégration opérationnelle dans l’entreprise restent selon moi des facteurs clés différenciant pour l’épanouissement dans l’entreprise. Beaucoup d’athlètes se tournent davantage aujourd’hui vers des logiques entrepreneuriales, et peuvent être sources d’hésitation ou à l’inverse facteur-clé de décision pour les entreprises qui s’interrogent sur le recrutement d’un athlète ».
« Au-delà de ces constats, partagés avec des sportifs comme avec des recruteurs rencontrés au fil des éditions des Trophées Sport & Management, le regard des entreprises à l’encontre des sportifs me semblent globalement pour le moment plus favorable que ce qu’il était, à fortiori quand il est encouragé et soutenu par des dispositifs publics ou associatifs qui facilitent l’insertion professionnelle en début de carrière et finissent de convaincre les entreprises. La question de l’employabilité peut resurgir de façon plus aigüe pour le poste suivant ».
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