Justice. Une nouvelle plainte, venant du concepteur de l’emblème des Jeux olympiques et paralympiques 2024 de Paris accusant de favoritisme son Comité d’organisation (Cojo) au profit de W Conran Design (ex agence W), a été déposée mardi 9 avril 2024, a appris l’AFP de source judiciaire. La plainte, dévoilée par Le Monde et actuellement à l’analyse au Parquet national financier (PNF), comme l’a confirmé la source judiciaire, a été déposée par Sylvain Boyer, concepteur de l’emblème des Jeux, dévoilé en octobre 2019, qui fait référence à une flamme olympique et à un visage représentant Marianne, l’allégorie de la République française.
Mais Sylvain Boyer, dont les avocats n’ont pas répondu à l’AFP, accuse le Cojo et l’agence de communication W Conran, de favoritisme, prise illégale d’intérêts, contrefaçon et recel. Celui qui a remporté en 2019 un premier marché dédié à la conception de l’emblème et de la typographie de l’événement estime avoir ensuite été écarté frauduleusement au profit de W Conran, sous prétexte d’un nouveau marché élargi. Il considère aussi que sa contribution à l’identité visuelle des Jeux de 2024 n’a pas été suffisamment mise en valeur par le Cojo.
Mise en demeure
Sollicité, l’avocat Julien Guinot-Delery a indiqué que le Cojo qu’il défend « réfutait l’ensemble des griefs manifestement injustifiés formulés par Sylvain Boyer et sa société Royalties et s’étonne du calendrier de leur formulation, à quelques mois des Jeux alors qu’ils portent sur des faits qui ont désormais quatre ans d’ancienneté ». Il souligne que Sylvain Boyer et Royalties ont transmis en février une “mise en demeure” afin d’obtenir une indemnisation financière à la suite de ces griefs, une demande rejetée par le Cojo. « On n’a eu aucune nouvelle depuis ».
« Nous avons répondu à des appels d’offres successifs parfaitement encadrés, sans jamais savoir contre qui nous étions en compétition. Tout cela a fait l’objet d’étapes que nous avons franchies selon des règles établies,» ont défendu de leur côté Gilles Deléris et Denis Gancel, cofondateurs de W Conran, sollicités par l’AFP. Cette plainte, “dont la médiatisation est clairement orchestrée”, “n’est ni plus ni moins qu’une stratégie de chantage, motivée par des manœuvres financières inadmissibles”, d’après eux.
L’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, voulus “exemplaires” par le président du comité d’organisation Tony Estanguet, fait l’objet actuellement de quatre enquêtes financières distinctes, portant notamment sur la rémunération de ce dernier ou sur des soupçons de favoritisme lors de l’attribution des marchés. (Avec AFP)
© SportBusiness.Club Avril 2024
A lire : interview de Sylvain Boyer lors de la présentation du logo de Paris 2024 en octobre 2019.