Les Jeux olympiques de SportBusiness.Club 🔓

AccrĂ©ditĂ©s pour les Jeux olympiques, le Club France et le Centre des mĂ©dias de Paris, les journalistes de SportBusiness.Club ont Ă©tĂ© sur tous les fronts durant cette quinzaine olympique. Ils ont survĂ©cu Ă  la climatisation des salles de presse et la pluie de la cĂ©rĂ©monie d’ouverture, visitĂ© les maisons des partenaires et des comitĂ© olympiques nationaux, interviewĂ© des personnalitĂ©s… et assistĂ© Ă  quelques Ă©preuves. SBC sur le terrain. Entre Ă©motions et anecdotes, voici comment nos reporters ont vĂ©cu ces Jeux.

Titouan Laurent : «Merci les Jeux !»

A peine terminĂ©s et dĂ©jĂ  nostalgique. Alors que l’enfer nous Ă©tait promis, mes Jeux olympiques de Paris 2024 se sont rĂ©vĂ©lĂ©s gĂ©niaux. A (seulement) 25 ans, j’ai eu l’immense chance de couvrir le plus grand Ă©vĂ©nement de la planĂšte. OrganisĂ© chez moi, Ă  Paris, chez nous, en France. AccrĂ©ditation autour du cou, je me suis baladĂ© pendant deux semaines entre les diffĂ©rents sites de compĂ©tition. MĂȘme les Ă©preuves d’haltĂ©rophilie et de tir Ă  l’arc, des disciplines qui Ă  priori me sont tout Ă  fait Ă©trangĂšres, m’ont passionnĂ©es. C’est dire l’ampleur de l’euphorie.

Je dois cependant avouer que mon coup de cƓur des Jeux est pour
 ValĂ©rie PĂ©cresse. Pas pour sa politique menĂ©e ou ses punchline bien senties. PlutĂŽt pour ce que la prĂ©sidente de la RĂ©gion Ile-de-France a fait du rĂ©seau de transport francilien tant dĂ©criĂ©. Si je sais qu’elle n’est Ă©videmment pas la seule responsable de ce succĂšs inattendu, elle en est tout de mĂȘme l’incarnation. Prendre le mĂ©tro n’aura jamais Ă©tĂ© aussi agrĂ©able : des rames vides, une climatisation opĂ©rationnelle et des horaires respectĂ©s. Un vĂ©ritable miracle au regard de la tĂąche Ă  accomplir.

Entre toutes ces satisfactions, il a fallu travailler. Un peu, tout du moins. Une accrĂ©ditation presse n’est pas qu’un simple sĂ©same. Ce carrĂ© de plastique incite au labeur. Les performances sportives ne sont pas la ligne Ă©ditoriale de SportBusiness.Club. Je me suis principalement rabattu sur les activations marketing des marques partenaires ou non des Jeux olympiques. Celles-ci m’ont menĂ© du Palais de Tokyo, Ă  la Maison de l’AmĂ©rique Latine en passant par l’Energy Station dĂ©ployĂ©e par Red Bull dans le 10e arrondissement de notre capitale.

Partout, l’atmosphĂšre a Ă©tĂ© indescriptible. Parfois pas loin de l’irrĂ©el comme Ă  la Paris La DĂ©fense Arena oĂč le nageur LĂ©on Marchand a tout Ă©claboussĂ©. Ou mĂȘme au Grand Palais EphĂ©mĂšre, terre de troisiĂšme sacre olympique du judoka Teddy Riner. L’enthousiasme gĂ©nĂ©ral, en contraste total avec les dires d’avant compĂ©tition, me laisse naĂŻvement espĂ©rer un hĂ©ritage durable quant Ă  la pratique sportive et au vivre ensemble. D’ici lĂ  il faudra reprendre le mĂ©tro et veiller Ă  ne pas succomber Ă  la nostalgie. SacrĂ© enjeu.

Killian Tanguy : «Mon accréditation en souvenir»

J’ai principalement vĂ©cu mes Jeux olympiques de Paris 2024 au Club France, site de cĂ©lĂ©bration des supporters de l’équipe de France. Mais pas pour faire la fĂȘte
 enfin pas tous les jours, ni toute la journĂ©e, mais ça vous ne le rĂ©pĂ©terez pas Ă  ma direction. Quotidiennement, plusieurs confĂ©rences de presse y Ă©taient organisĂ©es, des stands partenaires y Ă©taient prĂ©sents et des fĂ©dĂ©rations y avaient leur pavillon pour attirer des licenciĂ©s. De quoi trouver de nombreux sujets et donner quelques frissons
 malgrĂ© la chaleur souvent Ă©touffante et le manque d’air que l’on pouvait ressentir dans la Grande Halle de la Villette.

Le Club France n’était pas la seule maison Ă©vĂ©nementielle dans le parc de la Villette, devenu le temps des Jeux le Parc des Nations. De nombreux ComitĂ©s nationaux olympiques y avaient Ă©galement posĂ© leurs valises. De quoi faire le tour du monde en restant Ă  Paris. J’en ai visitĂ© une vingtaine, et, pour moi, la meilleure a Ă©tĂ© celle du BrĂ©sil. Les Jeux sur un air de samba !

Au Club France, j’ai comparĂ© la popularitĂ© des sports en fonction du nombre de journalistes prĂ©sents dans la salle de presse ou lors des confĂ©rences. Lundi 5 aoĂ»t, la salle de presse dĂ©bordait alors que, la veille, nous n’étions que cinq Ă  la confĂ©rence de presse du pentathlon moderne. La raison est simple : la prĂ©sence du Roi LĂ©on. Le nageur français LĂ©on marchand faisait ce jour-lĂ  son parcours mĂ©dias. Ce fut clairement la star de ces Jeux.

Toutefois, l’image sportive qui m’a la plus marquĂ© a Ă©tĂ© celle du triplĂ© français en BMX racing : Joris Daudet, Sylvain AndrĂ© et Romain Mahieu, tous sur le podium. En plus de la performance historique, les voir cĂ©lĂ©brer ensemble leur mĂ©daille, comme s’ils avaient tous trois dĂ©crochĂ©s l’or, a Ă©tĂ© un moment vraiment magnifique.

Par ailleurs, je retiens la ferveur du public français. La dissolution de l’AssemblĂ©e nationale deux semaines avant la cĂ©rĂ©monie d’ouverture avait mis les Jeux au second plan. Mais dĂšs le premier jour de compĂ©tition, samedi 27 juillet, l’effervescence est arrivĂ©e. Dans la rue, le mĂ©tro, les rues, beaucoup de personnes portaient des drapeaux, Ă©taient maquillĂ©s ou arboraient les maillots de l’équipe de France olympique ou de football. DĂšs les premiĂšres heures de la journĂ©e. Quelle ambiance !

Je vais conserver mon accrĂ©ditation pour le Club France. Avoir l’opportunitĂ© de couvrir les Jeux olympiques sur le terrain, a Ă©tĂ©, Ă  seulement 22 ans, une opportunitĂ© que je pensais impossible. Cette petite carte en plastique a pour moi une valeur inestimable. Il faut aussi que je pense m’a offrir une phryge
 s’il en reste.

Bruno Fraioli : «J’ai dĂ» partager “mes” Jeux»

Ce lundi 12 aoĂ»t est particulier pour moi : je ne me rends pas au MPC, le “Main Press Center”, le centre principal des mĂ©dias oĂč j’ai passĂ© une grande partie de “mes” Jeux. Le Palais des CongrĂšs de la Porte Maillot et son immense salle de presse sans Ăąme installĂ©e ici comme dans le hall d’une gare a Ă©tĂ© mon quartier gĂ©nĂ©ral. Rendez-vous tous les matins Ă  11h00 avec les confĂ©rences quotidiennes matinales du ComitĂ© International Olympique et de Paris 2024 menĂ©es par Mark Adams, en polo blanc CIO, et Anne Descamps, en polo bleu Paris 2024, les porte-paroles respectifs des deux institutions.

Ces Jeux, je les attendais depuis dix ans. Au moins. Je les ai vu prendre forme. Passer du discours au projet, de jolis dessins prĂ©sentĂ©s lors de visio-confĂ©rences, en constructions rĂ©elles, gigantesques, irrĂ©elles. En quelques mois les Jeux ont pris possession de ma ville, Paris. Je pensais qu’ils Ă©taient Ă  moi. J’ai dĂ» les partager avec ces millions de touristes, spectateurs et supporteurs, du monde entier. Un partage que j’ai consenti avec beaucoup de joie. D’autant que j’ai eu aussi l’immense honneur d’y avoir un tout petit peu contribuĂ© en portant la flamme olympique. Quelle Ă©motion.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 furent un succĂšs. Un immense succĂšs. Au-delĂ  de tout ce que beaucoup espĂ©raient. Les “ragnagnas” se sont enfin tuent pour laisser la place Ă  une immense fĂȘte populaire, bienveillante, nationale, naĂŻve, saine. Putain : ça a fait du bien. J’ai subi la pluie diluvienne de la cĂ©rĂ©monie d’ouverture, le soleil de plomb de la Place de la Concorde et la climatisation excessive des centres de presse
 qui m’ont fait gagner un dĂ©but d’angine. Mais c’était tellement bien. J’ai peu dormi. Mais c’était tellement enthousiasmant.

CĂŽtĂ© sportif, deux images m’ont particuliĂšrement marquĂ©, deux sĂ©quences auxquelles j’ai eu l’immense chance d’assister. Ce fut deux samedis. Le 3 aoĂ»t, en cyclisme, l’arrivĂ©e de la course sur route avec la victoire de Remco Evenepoel. Seul en tĂȘte, le Belge s’apprĂȘte Ă  franchir la ligne d’arrivĂ©e en vainqueur au TrocadĂ©ro. La tour Eiffel dans le dos il est le Pont d’IĂ©na, lĂšve les bras. Il est seul au monde. C’est son moment. Une semaine aprĂšs, le drame. Au Stade de France, le show man italien Gianmarco Tamberi est Ă©liminĂ© aprĂšs son troisiĂšme saut. Malade, il ne peut pas dĂ©fendre son titre olympique. L’immense athlĂšte traine alors sa grande carcasse vers la tribune et tombe en larmes dans les bras de la centaine de ses supporters en maillots bleus Ă  son effigie dorĂ©e. La sĂ©quence durera 20 minutes. Intenable.

Toutefois, l’image que je garde de ces Jeux olympiques de Paris sera celle cette ferveur, de ces milliers, ces millions de supporters français, de ces ambiances survoltĂ©es dans les stades, de ces liesses populaires dans les fan-zones et plus particuliĂšrement au Club France, qui aura Ă©tĂ© une grande rĂ©ussite Ă©motionnelle, si cela ne l’est pas au niveau financier. Le bonheur ça n’a pas de prix. Et on en avait besoin, non ?!

Bruno Fraioli