Disparu en juin 2019, le philosophe Michel Serres était aussi un amoureux du sport. Cet ouvrage posthume est une sélection d’un long entretien que l’homme de culture avait accordé à l’éditeur François L’Yvonnet dans le cadre d’une série destiné à l’Insep. Michel Serres y livre ses réflexions sur le sport et surtout pratique sportive. La philosophie n’en est jamais très loin.
Extrait. « Parmi les objets du monde qui ont pour moi un érotisme puissant, il y a la balle ou le ballon, celui du rugby, du basket-ball, du football, la balle de tennis, celle de chistera… Ce sont des objets merveilleux, qui ne sont pourtant pas des objets de réflexion, qui ne “servent” pas à quelque chose. “À quoi ça sert ?” demande toujours l’imbécile… À quoi sert un ballon ? À rien ! Et pourtant si ! Un ballon sert quand même à quelque chose d’extraordinaire : il sert à faire bouger mon corps. Le maladroit attrape le ballon, il joue avec le ballon. Alors que l’adroit, c’est le ballon qui joue avec son corps. En philosophie, on parle de révolution copernicienne ».
Mes profs de gym m’ont appris à penser, de Michel Serres, Editions du Cherche Midi, 96 pages, 10,00 euros
