L’OL passe sous pavillon américain

C’est conclu ! Après six mois de négociations et plusieurs reports, l’Olympique lyonnais est passé lundi sous pavillon américain, avec la finalisation de son rachat par le multimillionnaire John Textor. L’entrée d’investisseurs américains à hauteur de 80% du capital d’OL Groupe dans un premier temps, via la holding Eagle Football représente un tournant historique pour le club de L1, présidé depuis 35 ans par Jean-Michel Aulas.

Une opération “unique” puisqu’elle valorise “l’Olympique lyonnais, plus l’augmentation de capital qui est associé, à près de 884 millions d’euros”, a souligné Jean-Michel Aulas au cours d’un point presse. Un “accord “exceptionnel” qui “représente un nouveau commencement pour l’Olympique lyonnais”, comme le dit John Textor cité dans un communiqué de l’OL Groupe publié après la clôture de la bourse à Paris, au terme de six mois de négociations ponctuées de plusieurs reports.

“Nous sommes fiers d’aboutir à cet accord exceptionnel”, poursuit le nouvel actionnaire de 56 ans qui s’est fait connaître dans le monde virtuel, des effets spéciaux au cinéma à la création digitale par intelligence artificielle puis au streaming d’événements sportifs. La holding qu’il a créée en juin avec le milliardaire canadien Jamie Salter puis ouverte à d’autres partenaires pour la plupart américains, comprend maintenant quatre clubs: l’Olympique lyonnais, Crystal Palace (Angleterre), Botafogo (Brésil) et RWD Molenbeek (Belgique).

Une augmentation de capital

Comme convenu, le patron historique du club, Jean-Michel Aulas, 73 ans, gardera aussi “la présidence opérationnelle d’Olympique lyonnais pendant au moins trois ans,” selon le communiqué. « On va former un duo inséparable pour au moins les trois premières années, » a-t-il dit au cours d’un point presse en précisant qu’il serait aussi “administrateur indépendant” au sein d’Eagle Football.

“JMA” a transformé un OL moribond en 1987 en une entreprise cotée en bourse au palmarès prestigieux: sept trophées consécutifs en Ligue 1 (2002-2008) et deux demi-finales de Ligue des champions (2010, 2020). Aujourd’hui, cependant, le club qui a terminé la saison dernière à la 8e place -son plus mauvais classement depuis 1997- se trouvait encore 8e au moment de l’arrêt du championnat, le 11 novembre après quinze journées, pour cause de Coupe du monde.

Eagle Football s’était engagée fin juin à acquérir la totalité des actions et la moitié des Osranes (obligations convertibles en actions émises pour financer la construction du Groupama Stadium) détenues par Holnest, la holding familiale des Aulas. Plus la totalité des parts détenues par Pathé et le fonds d’investissement chinois IDG Capitals. La holding a aussi prévu de souscrire à une augmentation de capital de 86 millions d’euros qui doit permettre de rembourser des emprunts de manière accélérée et de renforcer l’équipe afin de tenter de retrouver l’élite européenne.

Et comme prévu, “Eagle Football déposera dès que possible, au nom du concert avec Holnest, une offre publique d’achat simplifiée, en espèces, des actions et des Osranes qu’elle ne possède pas au prix de 3 euros par action et de 265,57 euros par Osrane”, précise le communiqué. Concernant le maintien en bourse, “la décision n’est pas prise”, selon Jean-Michel Aulas.

Objectif : l’Europe

Le nouveau conseil d’administration de l’OL groupe inclue notamment Mark Affolter, un des dirigeants du fonds d’investissement Ares, Shahrad Tehranchi, un homme d’affaire irano-américain, plusieurs investisseurs ou industriels américains comme Ron Friedman, Jamie Dinan, Alexander Bafer ou Jean Pierre Conte, lui-même d’origine lyonnaise mais aussi Durcesio Mello, le président du club Botafogo, selon la liste déroulée lors du point presse.

Suspendue par deux fois depuis septembre, l’action OL Groupe a chuté puis repris du terrain, clôturant lundi à 2,95 euros, très proche des 3 euros promis pour le rachat. Après un coup de mou lié à la pandémie de Covid, qui a entraîné la fermeture des tribunes, et la faillite de l’ancien diffuseur Mediapro en 2020, l’OL est en plein redressement financier. Sur l’exercice 2021-2022, son chiffre d’affaires a bondi de 42%, à 252,6 millions d’euros et sa perte nette a été divisée par deux par rapport à la saison précédente (-55 millions, contre -107,5 millions). Et de juillet à fin septembre, son chiffre d’affaires a encore progressé de 30%.

Sur le plan sportif, Lyon est à quinze points de la 2e place, qualificative pour la Ligue des champions, son objectif avoué, occupée par Lens, et à dix longueurs de Rennes (3e) qui tient celle de barragiste pour la C1. L’entraîneur Laurent Blanc, arrivé début octobre en remplacement du Néerlandais Peter Bosz, verrait d’un bon œil l’arrivée des renforts au mercato de janvier. « On a un groupe de qualité mais il n’y a pas assez de concurrence. C’est à moi de la créer ou avec de nouveaux joueurs en janvier. Il en faut dans ce groupe, » a-t-il dit. (AFP)

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