Mélina Robert-Michon: «C’est l’occasion de renforcer la présence du sport dans la société.»

Podcast. Tous les jours SportBusiness.Club prend des nouvelles des acteurs de l’écosystème du sport en France. Mélina Robert-Michon est détentrice du record France du lancer du disque, vice-championne du monde et olympique de la discipline. L’athlète lyonnaise est l’une des signataires de la tribune “Le sport d’après” publiée lundi 13 avril dans Le Parisien. Elle figure parmi un mouvement baptisée Les Colibris du sport qui appelle à une réforme du sport en France, de l’école au haut niveau, en passant par l’entreprise et la pratique de masse par le lus grand nombre. La championne, qui était en préparation olympique, explique sa démarche. Extrait.

La tribune que vous avez signé indique que «le sport devra (…) se réformer à tous les niveaux». La démarche des Colibris du sport était-elle politique ?

Mélina Robert-Michon : «Non, c’est un constat des sportifs et des gens qui gravitent dans ce monde là. On se dit que l’on voit qu’il y a des choses qui fonctionnent très bien et d’autres qui fonctionnent un peu moins bien. C’est l’occasion de revoir tout cela ensemble et peut-être de remettre du lien entre tous les étages du sport (…) et de faire travailler encore plus les gens ensemble pour renforcer la présence du sport dans la société française. Personnellement, le sport m’a tellement apporté et changé ma vie que j’ai envie de pouvoir en faire profiter les jeunes qui arrivent. Le pouvoir du sport sur les gens est extraordinaire, notamment sur la santé. C’est tellement large (…) Il faut valoriser tout cela car trop souvent le sport se réduit au secteur professionnel. Or ce n’est pas que ça. C’est bien plus que ça.»

Ecoutez le podcast de Mélina Robert-Michon


Son film de sport préféré

Invictus (Etats-Unis, 2009), un film de Clint Eastwood. L’histoire vraie du pari de Nelson Mandela s’est appuyé sur la Coupe du monde de rugby 1995 en Afrique du Sud et l’équipe nationale des Springbok pour réunifier son pays qui sortait d’un régime d’apartheid. En VOD sur My Canal.


«Le sport d’après»
La tribune des Colibris du Sport

La crise sanitaire que nous traversons se conjugue d’ores et déjà avec une crise économique et sociale dont on ne mesure encore ni l’ampleur ni les conséquences.

Femmes et hommes travaillant dans l’univers du sport, nous souhaitons ardemment qu’il y ait « un avant et un après Covid-19 ». Nous sommes convaincus que le sport et chacun de nous, comme le colibri de la légende, devons faire notre part.

Le confinement a conduit à un puissant ralentissement de nos activités et à la modification profonde de nombre de nos habitudes quotidiennes. Cela nous questionne aujourd’hui : plutôt que subir ces crises violentes, ne devrions-nous pas, de nous-mêmes, ralentir de façon durable ? Pas pour régresser socialement, économiquement ou même sportivement, mais pour vivre mieux demain et laisser le temps aux écosystèmes de se régénérer. Nous prônons une croissance plus solidaire et responsable, respectueuse de notre planète et de ses habitants pour construire une société durable, plus juste, plus équitable et plus harmonieuse.

Et si, enfin, nous prenions le temps ?

Prendre le temps, c’est faire différemment, pas toujours plus mais faire mieux. Prendre le temps, c’est en consacrer plus à ses proches. Prendre le temps, c’est en donner davantage aux autres et œuvrer à l’intérêt général. Prendre le temps, c’est laisser sa voiture pour les courts trajets et marcher, pédaler, courir… Prendre le temps, c’est en offrir à ses salariés pour qu’ils pratiquent un sport. Prendre le temps, c’est faire davantage de sport pour vivre mieux. Prendre le temps, c’est aussi en laisser à la nature pour ne pas épuiser ses ressources.

Le sport a toute sa place dans la construction de cette nouvelle société. D’une part, le Covid-19 semble avoir affecté plus gravement les personnes les plus fragiles du fait de leur âge et/ou de leur état de santé général. Or, de nombreuses études ont démontré les bienfaits de la pratique sportive sur la prévention et/ou le traitement de pathologies diverses.

D’autre part, le confinement aura permis de prendre conscience du besoin vital de bouger. Bouger pour mieux vivre le confinement, bouger pour se libérer de cette pression, bouger pour se sentir libre, bouger pour le plaisir tout simplement…

L’activité physique et sportive a ainsi été reconnue comme un besoin fondamental – quasi vital – par le gouvernement en étant intégrée dans la liste des sept motifs d’autorisation de sortie pendant la période de confinement. Cette reconnaissance pourrait représenter un tournant majeur pour la place du sport dans notre pays et ancrer durablement la pratique sportive dans la vie des Françaises et des Français.

Couplée à la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, cette crise sanitaire est une situation qui doit impérativement nous conduire à faire du sport un outil majeur dans la construction de cette nouvelle société. Ne la laissons pas passer. Paris 2024 est un projet unique permettant de promouvoir le sport mais plus globalement, le fait de bouger, de se déplacer activement comme facteur indispensable de bien-être, d’équilibre, d’épanouissement et de lien social..

Le sport constitue donc une des solutions mais il est aussi une partie du problème.

Le sport devra ainsi se réformer à tous les niveaux : du sport professionnel au sport de masse. Cette crise a mis en lumière les excès et la fragilité du modèle économique du sport professionnel et la nécessité d’une régulation plus globale, durable et véritablement responsable. De son côté, le mouvement sportif associatif doit urgemment faire sa mue et proposer une offre réellement adaptée aux besoins nouveaux de cette société durable. Ce nouveau modèle suppose aussi de revoir complètement la place du sport à l’école pour que la pratique d’une activité physique et sportive soit au cœur de l’éducation de nos enfants et ce, dès leur plus jeune âge.

Nous, signataires, nous engageons à mettre toute notre énergie, dans nos institutions et entreprises respectives, mais aussi nos vies personnelles pour accompagner ce changement et permettre au sport de jouer pleinement et de manière responsable son rôle d’acteur majeur et d’accélérateur de cette transition sociétale.

De plus, à l’instar du documentaire « Demain » qui a mis en avant de nombreuses expériences abouties dans différents domaines partout dans le monde, nous souhaitons lancer une plateforme mettant en avant et diffusant toutes les bonnes initiatives du sport pour inspirer et engager le plus de monde.

Chiche ? Alors retrouvez-nous sur www.lesportdapres.fr

Les signataires : Yannick Agnel – Fabrice Alexandre – Magali Andrier – Franck Annese – Antoine Aubour – Eric Babolat – Marie Barsacq – Arnaud Benoit Cattin – Catherine Berger – Mael Besson – Gladys Bezier – Nicolas Bihannic – Antony Bloch – Thierry Borra – Vanessa Boslak – Jeremy Botton – Emeline Bourre – Amel Bouzoura – Lucien Boyer – Virgile Caillet – Fabien Canu – Dominique Carlach – Benjamin Carlier – Christophe Carniel – Caroline Caron – Axel Carrée – Brice Chambard – Mathieu Charpentier – Bruno Cheyrou – Laurent Ciubini – Noémie Claret – Isabelle Collette – Francois Cormier-Bouligeon – Thibaut Cornet – Caroline Costedoat – Arnaud Courtier – Omar Da Fonseca – Michael Dalmeida – Tanguy de Lamotte – Guillaume De Monplanet – Kito de Pavant – Lorraine Deloison – Edouard Donnelly – Gaelle Doublet – Ladji Doucouré – Lilia Douihech – Marie Liesse Dovergne – Pierre Durand – Loic Duroselle – Brieux Ferot – Arnaud Flanquart – Sébastien Foucras – Valérie Fourneyron – Charles Frémont – Gaëlle Frizon de la Motte – Francoise Gatel – Corinne Gensollen – Jean-Marc Gillet – Benoit Girondel – Georgina Grenon – Edgar Grospiron – Fabrice Halipré – Muriel Hurtis – Nathalie Iannetta – André Jaffory – Martin Jaglin – Céline Jobert – Frédérique Jossinet – Régis Juanico – Sophie Kamoun – Patrick Kanner – Olivier Keraudren – Hakim Khellaf – Philippe Lamblin – Jean-François Lamour – Laurent Lefebvre – Christophe Lepetit – Arnaud Leroux – Marc Lièvremont – Emilie Loit – Fabrice Lorente – Jean-Jacques Lozach – Yoann Maestri – Laure Martin – Jérome Martin – Bruno Martini – Barbara Martins Nio – Gaelle Millon – Jacques Monclar – Sophie Morel – Delphine Moulin – Nodjialem Myaro – Yannick Nyanga – Karl Olive – Amélie Oudea-Castera – Sarah Ourahmoune – Olivier Pantel – Sylvie Pascal-Lagarrigue – Christophe Passier – François Pesenti – Benjamin Peyrelevade – Sarah Pitkowski – Boris Pourreau – Claire Rabes – Richard Remaud – Thomas Remoleur – Philippe Robert – Mélina Robert-Michon – Bénédicte Rouby – Cédric Roussel – Arnaud Saurois – Nathalie Simon – Stephane Solinski – Catherine Spindler – Magali Tezenas du Montcel – Xavier Thevenard – Laury Thilleman – Stéphane Traineau – Pierre Venayre – Benjamin Viard – Joseph Viéville – Thomas Villechaize – Laurent Vimont – Loïc Yviquel.