Les menus des stands de restauration des Jeux de Paris ne disent rien ou presque de l’origine des produits, ont constaté des journalistes de l’AFP, alors que les organisateurs ont fixé l’objectif d’une offre à 80% d’origine France. D’où viennent le jambon du sandwich, le poulet de la salade César ou les « légumes de saison » du bagel ? Les menus affichés dans les buvettes des JO ne permettent pas de le savoir, selon les observations de l’AFP au sein d’une dizaine de sites de compétition dans et autour de Paris.
Des sachets de chips ou de pop-corn sucré font exception, affichant leur origine française. Un journaliste a seulement repéré, au stade Roland-Garros, une affichette selon laquelle le jambon venait de porcs élevés et abattus en France. La France a pris des décrets pour imposer aux restaurateurs d’afficher l’origine des viandes.
Interrogée au stade nautique de Vaires-sur-Marne (est de Paris), une vendeuse a affirmé que le jambon et le poulet étaient français. Ce n’était pas affiché. « Il y a déjà tellement d’informations (grammage, sponsor, traduction…) que c’était illisible de rajouter les mentions “fait en France” ou les labels » sur les menus, » a expliqué à l’AFP un représentant du comité d’organisation.
De la cantine servant les 15 000 athlètes des Jeux olympiques et paralympiques aux snacks des sites de compétition, tous les restaurateurs sont censés composer des menus avec des aliments à 80% d’origine France (et même 100% pour la viande). Quant aux produits importés, comme le riz, il sont en principe certifiés (bio, commerce équitable…), selon la « vision pour l’alimentation » des organisateurs, publiée en juillet 2022.
Les produits de la pêche et de l’aquaculture – comme le saumon proposé dans un « sushi roll » à Villepinte (nord-est de Paris) – doivent aussi être labellisés (Label Rouge, bio…). Mais les stands de restauration pour le grand public ne font pas état de labels. L’AFP a uniquement repéré des crêpes bio à Vaires-sur-Marne. Quant à certaines préparations végétariennes, comme les falafels ou panés de soja du partenaire Garden Gourmet, elles ne contribuent pas à l’objectif origine France, dans la mesure où les usines de cette filiale de Nestlé sont basées en République tchèque et en Serbie.
Le comité d’organisation prévoit de dire, après les Jeux, si les différents objectifs en matière d’alimentation ont été atteints, sur la base des comptes-rendus des restaurateurs. Sodexo, qui opère les stands de restauration dans 14 sites de compétition, a simplement dit à l’AFP que son engagement restait de proposer « 80% de produits d’origine France dont 100% pour la viande, le lait et les œufs ». (Avec AFP)
© SportBusiness.Club Août 2024
