Paris 2024. Désillusion pour les plans location 🔓

A un mois du dĂ©but des Jeux olympiques de Paris, vendredi 26 juillet 2024, des habitants qui pensaient arrondir leurs fins de mois d’Ă©tĂ© en louant leur logement Ă  prix d’or aux touristes dĂ©chantent, et baissent leurs tarifs ou lâchent carrĂ©ment l’affaire. « On se voyait dĂ©jĂ  avec des liasses de billets pour partir en vacances,» s’esclaffe Giulia. Mais cette Parisienne de 28 ans, qui a mis son appartement en location sur Airbnb pour les Jeux, n’a pas vu tomber la lucrative rĂ©servation.

En janvier dernier, cette salariĂ©e d’un groupe immobilier, qui habite dans un quartier populaire du 18e arrondissement, au nord de la capitale, demandait un tarif “exorbitant” de 550 euros par nuit. « Après, c’est descendu Ă  350, puis Ă  250, et toujours personne...» C’est quand elle a baissĂ© son tarif Ă  160 euros, contre 130 en temps normal, qu’une rĂ©servation est tombĂ©e : une AmĂ©ricaine qui restera 14 nuits pendant qu’elle se fera hĂ©berger chez ses parents. « C’est un plus, ça nous permettra de faire des belles vacances,» s’en satisfait-elle.

Adrien Coucaud, publicitaire qui habite le 12e arrondissement, dans l’est de la capitale, n’a pas eu autant de succès. Par “appât du gain”, il a tentĂ© de confier l’appartement oĂą il vit seul Ă  une conciergerie, pour pouvoir accueillir des touristes pendant ses vacances. Mais l’expĂ©rience a tournĂ© au vinaigre car cet intermĂ©diaire s’est rĂ©vĂ©lĂ© ĂŞtre aux abonnĂ©s absents. De plus, les prix fixĂ©s Ă©taient beaucoup trop Ă©levĂ©s pour attirer des rĂ©servations pendant les Jeux. MĂŞme après qu’il a repris la main sur son annonce et baissĂ© ses prix, Ă  166 euros la nuit, impossible de trouver un hĂ´te pour la pĂ©riode. Il a jetĂ© l’Ă©ponge.

– « Un peu vu venir » –

« Comme anticipĂ©, l’augmentation de l’offre disponible pendant les Jeux rĂ©gule les prix,» reconnaĂ®t Airbnb dans une dĂ©claration transmise Ă  l’AFP, sans dĂ©voiler de donnĂ©es prĂ©cises sur les prix pratiquĂ©s. MalgrĂ© ces difficultĂ©s, « Paris 2024 est en passe de devenir le plus grand Ă©vĂ©nement de l’histoire d’Airbnb, avec plus de voyageurs sĂ©journant chez des hĂ´tes locaux sur notre plateforme que lors de n’importe quel Ă©vĂ©nement auparavant,» se fĂ©licite le gĂ©ant de la location touristique.

« Les nuitĂ©es rĂ©servĂ©es au premier trimestre pour des sĂ©jours pendant la pĂ©riode des Jeux ont Ă©tĂ© plus de cinq fois supĂ©rieures Ă  ce qu’elles Ă©taient en rĂ©gion parisienne Ă  la mĂŞme pĂ©riode l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente,» ajoute la plateforme amĂ©ricaine.

« On l’avait un peu vu venir,» relève Barbara Gomes, Ă©lue chargĂ©e de la rĂ©gulation des meublĂ©s touristiques Ă  la Ville de Paris. « Il y a eu un phĂ©nomène d’inflation dans un premier temps, avec beaucoup de fantasmes sur les prix Ă  la location qui pourraient ĂŞtre faits pendant les Jeux », puis « une baisse des prix« , dĂ©taille l’Ă©lue communiste. Elle attribue ce phĂ©nomène aux dĂ©parts en vacances des Parisiens, qui en profitent pour mettre leur logement en location, conjuguĂ©s Ă  l’abondance de l’offre hĂ´telière.

« Ce n’est jamais une mauvaise nouvelle de pouvoir ĂŞtre hĂ©bergĂ© Ă  moindre frais,» estime-t-elle, disant n’avoir « aucun problème Ă  ce que quelqu’un qui part en vacances veuille mettre un peu de beurre dans les Ă©pinards (…) Ça ne retire de logement Ă  personne ». L’Ă©lue ajoute ĂŞtre “attentive” au respect de la rĂ©glementation parisienne, qui rend très difficile de louer un logement qui n’est pas une rĂ©sidence principale.

« Pour tout ce qui est bas de gamme et moyenne gamme, il n’y a pas de poule aux Ĺ“ufs d’or,» tranche RaphaĂ«l Lorin, prĂ©sident d’Archides, groupe spĂ©cialisĂ© dans la location touristique de luxe, « puisque sur 15 millions de touristes il y a 13 millions de Français ». Les Français assistant aux JO se font en effet plus souvent hĂ©berger chez des proches, avance-t-il. « Par contre, les Ă©trangers, ça peut ĂŞtre des gens Ă  très gros budget et consommateurs d’hĂ´tellerie très haut de gamme,» affirme RaphaĂ«l Lorin. (Avec AFP)

© SportBusiness.Club Juillet 2024