Paris 2024 : un Village aux innovations environnementales 🔓

Village des athlètes. JO de Paris 2024.

Des constructions en bois, un rĂ©seau urbain de chaud et de froid, des appareils de purification de l’air… De nouveaux matĂ©riaux, techniques et dispositifs ont Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©s pour construire le village des athlètes des Jeux olympiques de Paris, que ses concepteurs ont imaginĂ© comme un modèle de construction. « La ville dense a encore un avenir au XXIe siècle,» affirme Nicolas Ferrand, directeur gĂ©nĂ©ral exĂ©cutif de la Solideo (SociĂ©tĂ© de livraison des ouvrages olympiques). Il soutient l’idĂ©e que la vie d’une “d’une ville peut continuer Ă  ĂŞtre agrĂ©able”. « On peut rĂ©pondre Ă  quatre grands sujets, le carbone, comment on le diminue drastiquement, la question du dĂ©règlement climatique, l’Ă©conomie des matĂ©riaux, et la biodiversitĂ©,» ajoute le dirigeant. .

« On a choisi les matĂ©riaux non pas en fonction des contraintes techniques, Ă©conomiques ou architecturales, on a choisi les matĂ©riaux en fonction de leur empreinte carbone,» explique Julie Bosch, directrice de projet chez Vinci Immobilier. L’ossature des bâtiments, l’isolation, les façades et les planchers des habitations (200.000 mètres carrĂ©s de planchers posĂ©s) sont majoritairement en bois (Ă  30% français).

Pour les bâtiments qui seront reconvertis en bureaux, les sols sont couverts de 18 000 mètres cubes de bĂ©ton “ultra bas carbone”, pour une Ă©conomie de 5 000 tonnes Ă©quivalent CO2 par rapport Ă  un projet Ă©quivalent en bĂ©ton traditionnel, d’après la Solideo. Pour les sols extĂ©rieurs, les 31 600 tonnes de bĂ©ton utilisĂ©es ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©es dans les dĂ©bris d’autres bâtiments.

Des planchers réversibles

Une partie de la chaussĂ©e intègre aussi des coquillages qui facilitent le passage de l’eau pluviale pour qu’elle soit stockĂ©e avant d’être restituĂ©e “en pĂ©riodes chaudes, crĂ©ant une transpiration des pavĂ©s et un rafraĂ®chissement de l’espace public”, selon la Solideo. Une centrale gĂ©othermique, inaugurĂ©e en dĂ©cembre dans le quartier Pleyel, fournira du chaud et du froid aux quartiers environnants, dont le village olympique.

IntĂ©rĂŞt: les appartements n’ont pas eu Ă  ĂŞtre Ă©quipĂ©s de systèmes de climatisation ou de chauffage traditionnels, la climatisation ayant Ă©tĂ© bannie du cahier des charges. Mais les dĂ©lĂ©gations nationales pourront tout de mĂŞme louer une “unitĂ© de refroidissement” auprès du ComitĂ© d’organisation. AlimentĂ© par ce rĂ©seau de chaud et de froid, un système de planchers dit “rĂ©versibles”, chauffants en hiver et rafraĂ®chissants en Ă©tĂ©,  a Ă©tĂ© installĂ© dans les bâtiments d’habitation.

Des panneaux solaires sur les toits, notamment sur la future rĂ©sidence Ă©tudiante, fourniront une partie de l’Ă©lectricitĂ© du village des athlètes. L’enveloppe et l’isolation des bâtiments ont Ă©tĂ© dimensionnĂ©es pour supporter plus de canicules, selon des hypothèses climatiques de MĂ©tĂ©o-France pour 2050. « S’il fait très chaud dehors ou très froid, il y a un temps d’inertie très important avant que ça contamine le logement, » d’après Julie Bosch. Une diffĂ©rence de 6°C avec l’extĂ©rieur est promise.

Collecte et assainissement des eaux

La morphologie du quartier et des immeubles a Ă©galement Ă©tĂ© pensĂ©e pour favoriser une circulation de l’air et de la lumière grâce Ă  des bâtiments Ă©rigĂ©s en quinconces, des appartements traversants et biorientĂ©s, mais aussi des façades sud faites de matĂ©riaux rĂ©flĂ©chissants ou peintes en blanc. Pour rĂ©duire la consommation en eau potable, les eaux de pluies seront recueillies par “un système de rĂ©gulation goutte Ă  goutte”, qui permettra d’irriguer la vĂ©gĂ©tation des toitures, mais aussi celle en contre-bas.

Pour l’un des bâtiments (nommĂ© “Cycle”), la toiture collectera et assainira les eaux grises et de pluie par une “filtration cĂ©ramique” avant d’ĂŞtre rĂ©utilisĂ©e pour alimenter l’eau des toilettes, arroser les espaces verts ou nettoyer les vĂ©hicules.

Enfin, pour assainir l’air extĂ©rieur de ce quartier proche de la capitale, outre sept hectares d’espaces verts, des sortes de grandes soucoupes blanches surĂ©levĂ©es, de quatre mètres de diamètre, ont Ă©tĂ© installĂ©es pour capter les particules fines, grâce Ă  “deux plaques conductrices (…) permettant d’atteindre un taux d’abattement de 95% de la pollution de l’air sur la zone concernĂ©e”, selon la Solideo. Un autre système, “Combin’Air”, pourra aussi assainir l’air extĂ©rieur grâce Ă  un filtre au charbon actif et Ă  des algues. (AFP)

© SportBusiness.Club Février 2024