Michel Desjoyeaux: La voile peut redevenir attractive pour les marques.

Podcast. Tous les jours SportBusiness.Club prend des nouvelles des acteurs de l’écosystème du sport en France. Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, est aussi le patron de l’écurie Mer agitée. Il pense que les sponsors resteront séduits par l’image écologique de son sport. Dans son fief de Port-la-Frorêt (Finistère) Michel Desjoyeaux relance l’activité de son chantier naval pratiquement à l’arrêt depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus. Il y prépare les bateaux afin que les navigateurs puissent retourner en mer dès que cela sera possible et autorisé. En attendant, le marin estime que le jeu Virtual Regatta est une bonne alternative pour les navigateurs durant le confinement. Extrait.

Que font les skippers quand ils sont confinés à terre ?

Michel Desjoyeaux : «Quelques-uns se sont inscrits sur la Transat AG2R LA Mondiale virtuelle sur Virtual Regatta. C’est une occasion de faire de la météo, de la stratégie, de prendre des options, de choisir des routes. Il y a beaucoup de similitudes avec ce qui se passe en mer puisque ce sont les mêmes prévisions météo que l’on utilise quand on est en course. Par contre, il y a beaucoup moins de choses à faire en même temps : on n’a pas besoin de faire avancer le bateau ou de le manœuvrer (…). C’est un exercice et un entraînement en situation réelle. C’est aussi un bon moyen de s’occuper l’esprit et rester concentrer sur le sport que l’on aime… sous une autre forme.»

Craignez la fuite des sponsors dans la voile à cause de la crise économique ?

M.D.: «Nous sommes comme des intermittents du spectacle. on a des sponsors qui arrivent. D’autres qui partent. D’autres encore qui partent et qui reviennent sous d’autres formes. Si notre sport n’est pas parfait, il a l’image d’un sport propre. Dans un contexte global d’aller vers plus d’écologie je pense que notre sport pourrait redevenir à la mode. On a une bonne carte à jouer pour montrer notre pouvoir d’attraction. La voile peut, mieux que d’autres disciplines, tirer son épingle du jeu, même si évidemment, nous serons également touchés par la crise économique. Ce que l’on espère tous, c’est que le Vendée Globe puisse se tenir, ainsi que les autres épreuves à la rentrée (…). On s’adaptera, comme un marin doit s’adapter sur son bateau

Ecoutez le podcast de Michel Desjoyeaux


Son film de sport préféré

En solitaire (France, 2013). Un film de Christophe Offenstein, avec François Cluzet. Alors qu’il est en tête du Vendée Globe, un skipper découvre qu’un jeune passager clandestin est monté à bord de son bateau à son insu lors d’une escale technique. En vod sur My Canal


Son livre de sport préféré

Moitessier : Le Long Sillage d’un homme libre (Editions Arthaud. Bibliographie de Jean-Michel Barrault.