Sport auto. Renault arrĂŞtera de fabriquer des moteurs de Formule 1 Ă compter de 2026, mettant fin Ă près de 50 ans d’histoire dans l’Ă©lite du sport automobile, une dĂ©cision qui touche plusieurs centaines d’employĂ©s. Le site de Viry-Châtillon (Essonne), au Sud de Paris, oĂą le constructeur auto français conçoit et fabrique ses propres moteurs de F1, va ĂŞtre transformĂ© en “centre d’excellence en ingĂ©nierie et haute technologie”, l’Hypertech Alpine, dès la fin 2024, a annoncĂ© lundi la direction d’Alpine, son Ă©curie, dans un communiquĂ© publiĂ© lundi 30 septembre 2024
“Les activitĂ©s F1 de Viry, hors dĂ©veloppement d’un nouveau moteur, sont maintenues jusqu’à la fin de la saison 2025”, est-il prĂ©cisĂ©. Avec cette dĂ©cision, Renault, qui ne motorise actuellement que son Ă©curie Alpine en F1, va tourner fin 2025 la page sur 48 ans d’histoire commune quasi-ininterrompue avec le championnat. Historique.
DĂ©tenant un des plus beaux palmarès de la F1 depuis son arrivĂ©e en 1977, le groupe français a dĂ©crochĂ©, en tant que motoriste, douze titres de champion du monde des constructeurs et onze couronnes mondiales chez les pilotes, les derniers avec Red Bull et l’Allemand Sebastian Vettel en 2013. Par la suite, la marque au losange a progressivement reculĂ© sur la grille de dĂ©part. En 2018, Red Bull, l’Ă©curie du champion en titre Max Verstappen, avait annoncĂ© arrĂŞter sa collaboration avec Renault, car les victoires Ă©taient devenues plus rares pour l’Ă©curie autrichienne.
Revenu deux ans plus tĂ´t, en 2016, en tant que constructeur (et non pas simple motoriste), puis sous la marque Alpine en 2021, dĂ©sormais vitrine sportive du groupe au dĂ©triment de Renault Sport, le groupe français n’est jamais parvenu Ă retrouver les sommets. Depuis 2016, en huit saisons, l’Ă©curie tricolore n’a jamais fait mieux qu’une 4e place au championnat constructeurs. Cette annĂ©e, Ă six courses de la fin, elle pointe en queue de peloton, Ă la 9e place (sur 10) au gĂ©nĂ©ral, la faute notamment Ă un dĂ©ficit de puissance moteur.
Moteur Mercedes pour Alpine
La dĂ©cision de Renault actĂ©e, Alpine, dont les châssis continueront d’ĂŞtre fabriquĂ©s Ă Enstone (Angleterre), pourrait signer un accord pour 2026 avec Mercedes, Ă l’aube d’une nouvelle rĂ©glementation moteur qui entrera en vigueur Ă cette date. Outre sa propre Ă©curie, le constructeur allemand motorise Ă©galement Williams, McLaren et Aston Martin. Mais aucune annonce n’a encore Ă©tĂ© faite en ce sens. Le coĂ»t d’achat d’un moteur auprès d’un motoriste extĂ©rieur Ă©tant limitĂ© Ă 17 millions d’euros, la direction de Renault table sur une Ă©conomie de l’ordre de 120 millions d’euros par an.
La direction du groupe avait informĂ© fin juillet dernier les reprĂ©sentants du personnel de son souhait de transformer son usine de Viry-Châtillon. Sa dĂ©cision devrait toucher plus de 300 salariĂ©s, mais aussi de nombreux sous-traitants d’Alpine. Le porte-parole des salariĂ©s a d’ailleurs indiquĂ© Ă l’AFP que leurs reprĂ©sentants avaient votĂ© Ă l’unanimitĂ© contre la dĂ©cision. Cet avis dĂ©favorable ne bloquera pas le projet. Tous les salariĂ©s concernĂ©s devraient se voir proposer un poste dans d’autres secteurs d’activitĂ©s du groupe, avait indiquĂ© la direction de la marque dĂ©but septembre Ă l’AFP.
Dans sa branche sports mĂ©caniques, outre la F1, Renault est aussi engagĂ© en championnat du monde d’endurance (WEC), avec Alpine aussi, en Formule E (avec Nissan, alliĂ© au constructeur français) et participera Ă l’Ă©dition 2025 du Dakar avec Dacia, autre marque du groupe. « Sans F1, il n’y a plus d’excellence technologique dans les compĂ©tences et on risque une fuite de nos talents,» dĂ©plorait fin aoĂ»t Olivier Loret, secrĂ©taire du ComitĂ© social et Ă©conomique (CSE) du site de Viry-Châtillon, interrogĂ© par l’AFP. Comme lui, une centaine de salariĂ©s Ă©taient venus protester en marge du Grand Prix d’Italie le mois dernier afin de “montrer” au PDG de Renault Luca De Meo “que le projet F1 2026 a sa place Ă Viry”. (Avec AFP)
© SportBusiness.Club Septembre 2024