Médias. En France, pour regarder le MMA, il n’existe qu’une seule adresse : RMC Sport. La chaîne payante du groupe Altice s’est arrogée l’essentiel des droits de la discipline : de l’UFC au Bellator en passant par le PFL, l’Hexagone MMA et Ares. Toutes les ligues, mondiales ou territoriales, sont là. Seule le Cage Warriors, une organisation européenne, échappe à RMC Sport : leurs événements ont été acquis par le groupe M6 qui les retransmet via 6Play, sa plateforme de streaming OTT.
« C’est assez logique, car nous sommes dans la suite d’une histoire débutée avec la chaîne MCS Kombat, » explique Laurent Salvaudon, directeur de la rédaction des chaînes RMC Sport. La chaîne a disparu depuis et est entrée dans la galaxie RMC Sport. « Nous observons cette appétence autour du MMA et avons donc recentré notre offre éditoriale autour de la discipline, mais sans oublier la boxe, poursuit le journaliste. Le MMA a l’avantage de concentrer tous les fans des sports de combats, les anciens comme les nouveaux ».
Laurent Salvaudon estime aussi que l’intérêt croissant observé autour de la discipline est logique. « Nous sommes dans une période de consommation rapide, jetable, assure-t-il. Tout doit être spectaculaire. Au MMA les combats ne durent que trois rings de 5 minutes, et beaucoup ne vont pas à leurs termes avec des KO ». Un format très télévisuel donc et une discipline qui promet aujourd’hui un feuilleton continue tout au long de l’année grâce à la multitude d’organisations.
Des droits TV en augmentation ?
« Nous voulons passer nos évènements en bimensuel ou en hebdomadaire », confirme le promoteur Fernand Lopez, qui a aussi d’autres ambitions. « Nous aimerions avoir une chaîne de télévision plus accessible que RMC Sport, confie-t-il. Pourquoi pas une chaîne de la TNT ? On ne se refuse rien, nous sommes ambitieux ». Les accords avec RMC Sport se signe d’une année sur l’autre. Selon nos informations, le groupe Canal+ serait sur les rangs pour décrocher des droits du MMA.
Les diffuseurs vont devoir sortir le carnet de chèques. Si aujourd’hui en MMA les coûts d’acquisition de ces droits restent abordables, ils risquent de suivre la même courbe ascendante celle de l’intérêt de la discipline auprès du public. « Les évènements que nous organisons sont coûteux, affirme Fernand Lopez, propriétaire d’Arès Fighting. Une soirée nous coûte 60 000 euros à produire. Nous voulons monter à 100 000 euros pour proposer quelque chose d’encore plus fort. Je pense que RMC Sport n’a pas les moyens de suivre nos ambitions ».
Le diffuseur actuel n’a toutefois dit son dernier mot. Même si l’Arcom, l’autorité de régulation (ex-CSA) impose plusieurs règles pour la diffusion du MMA en France, comme un horaire minimum [20h30 pour une chaîne payante, 22h30 pour une chaîne en clair] la discipline reste très attrayante. « Ce n’est pas une contrainte, car les événements se disputent en soirée, indique Laurent Salvaudon de RMC Sport. Maintenant, le MMA a besoin d’une meilleure lisibilité, notamment dans la dénomination de ses ligues qui devraient apporter plus de clarté ». L’arrivée de l’UFC en France pourrait redistribuer les cartes parmi les diffuseurs.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Avril 2022