Camp de base de l’Equipe de France durant le Coupe du Monde masculine de football 2022 au Qatar, l’hôtel Al Messila Resort est depuis ce mercredi 16 novembre 2022, et l’arrivée des Bleus, devenu un camp retranché. C’est un des endroits les plus surveillés de Doha. Des voitures de police stationnent devant et il est désormais impossible de s’approcher des entrées de ce luxueux complexe hôtelier. La veille, pourtant, l’ambiance était encore aux derniers préparatifs et la sécurité apparaissait plus décontractée.
C’est en toute tranquillité que j’en avais profité pour pénétrer dans le Saint des Saint, désormais bunker des Bleus. Un Indien, fan de Karim Benzema et accessoirement chauffeur de taxi, m’a permis de relier le centre de presse à cette zone excentrée, à la sortie de Doha. Après avoir passé en revue sa vie, il sort de la voie rapide sur laquelle nous roulions depuis un quart d’heure. La voiture emprunte alors une petite ruelle sombre, puis tourne de nouveau à droite. Le palace cinq étoiles se découvre devant moi.
Les gratte-ciels du centre de Doha ont disparu. Le luxe, lui, est toujours là. Le taxi, dans un état mécanique douteux, n’est pas forcément ma meilleure carte de visite. Pourtant, à l’entrée, et contre toute attente, je l’avoue, le gardien nous donne son accord. Il nous invite à stopper, le temps que ses collègues passent au crible le véhicule. Une fouille sommaire et quelques des sourires. Rien à signaler. A moi le palace des Bleus !
«Fiers d’être Bleus»
Mon chauffeur poursuit sa route dans les travées de l’établissement. Comme lui, je suis stupéfait par l’infinie beauté du lieu. Il me dépose sans voix devant l’entrée de l’hôtel. Un homme me guide et me montre le protocole à suivre. Fouille du sac. Vérification de mon accréditation. Palpations. Puis… le calme. Le plafond est terriblement haut. Très rapidement je vois les premières décorations Made in France. Des panneaux avec le slogan “Fiers d’être Bleus” (en français) sont disposés dans le hall. Tout semble prêt. Un écriteau indique même la direction du restaurant.
Du coup, je me présente à l’accueil pour demander s’il est possible de manger ou simplement prendre un verre. Réponse négative ! D’ailleurs, le concierge semble surpris de me voir ici. Il fait signe à un collègue, qui rapplique rapidement. Celui ci est Français. Bonne nouvelle. Il m’informe que l’hôtel est maintenant fermé au grand public… et m’invite par conséquent à quitter les lieux. Mauvaise nouvelle. Je jette un dernier coup d’œil au lobby puis m’éclipse, un peu triste. Non sans avoir juger le confort. Si les Bleus ne performent pas, l’excuse de l’hébergement sera irrecevable !
Titouan Laurent, envoyé spécial à Doha (Qatar)
© SportBusiness.Club Novembre 2022