Organisés à Rennes (Ille-et-Vilaine), les championnats de France de natation, qui se terminent ce vendredi 16 juin 2023, affichent complet depuis leur ouverture dimanche 11 juin. Adrien Chandou, le directeur marketing de la FFN, s’en réjouit et y voit la conséquence de la présence de Léon Marchand, la nouvelle « tête de gondole » de la discipline. L’événement, qualificatif pour les Mondiaux de Fukuoka en juillet prochain, a attiré un nombre records de médias… dont trois diffuseurs télé en direct !
Sur les 650 places assises de la piscine Bréquigny, structure à l’ancienne, une bonne moitié était ouverte au grand public. Les autres sont occupées par les nageurs eux-mêmes, leurs proches ou encore les enfants de clubs bretons. De plus, dans ce sport à l’assise populaire, le prix des billets s’échelonnait entre 6 et 18 euros. On est loin de Roland-Garros ou de Paris 2024 ! « On évolue dans une piscine publique où il n’est guère possible d’installer des places supplémentaires provisoires, admet Adrien Chandou. On s’adapte. L’objectif est surtout qu’il y ait de l’ambiance et que l’enceinte soit remplie pour soutenir les nageurs. »
Trois chaînes en direct
Justement, l’ambiance était en effet au rendez-vous, encore plus pour les finales où Léon Marchand, la star française de la discipline, deux fois champion du monde en 2022, enchaînait les titres et les performances de choix, laissant ses adversaires et compatriotes à bonne distance.
« Il est clair que l’engouement actuel est dû à Léon, reconnaît le patron du marketing de la FFN. Comme il vit aux Etats-Unis, il est rarement sur le sol français et le manque crée la demande. » Cette présence a également eu un effet de boost sur la couverture médiatique de l’événement : 75 journalistes se sont accrédités aux “France”, de l’Equipe au Monde en passant par Canal Plus, Brut ou SwimSwan, site américain de référence sur la natation.
Mieux : trois chaînes télé ont retransmis les finales : Bein Sport, Sport en France, la chaîne du CNOSF et France TV avec sa plateforme digitale. Les commentateurs et consultants, Clément Grèzes et Sophie Kamoun (Bein), Olivier Jacquemin et Ganesh Pédurand (Sport en France), étaient installés au bord du bassin. France Télévisions avait installé les siens, Alexandre Boyon, Camille Lacourt et Ophélie-Cyrielle Etienne… dans les sous-sols du siège parisien de la chaîne.
Des partenaires potentiels
« Nous ne touchons pas de droits de diffusion, car nous avons privilégié l’accès gratuit, explique Adrien Chandou. Les trois chaînes participent financièrement aux frais de production [environ 100 000 euros pour six jours de compétition NDLR] et travaillent en bonne intelligence. Par exemple, François Rabiller, le journaliste terrain vient de Bein Sports et c’est lui qui fournit les interviewes à tout le monde ».
En fait, seuls les sponsors manquent à l’appel de Rennes. « On sent un réel intérêt des partenaires potentiels à l’approche de Paris 2024, indique le directeur marketing. Même si j’avais imaginé qu’ils allaient réagir un peu plus en amont. Nous gardons nos soutiens fidèles. C’est le cas d’EDF qui a renforcé son partenariat au fil des ans malgré la crise de l’énergie et ses engagements dans le football et dans Paris2024 . S’y ajoutent Tyr (fabricant de matériel de natation), la Mutuelle des Sportifs et Le Coq Sportif dans le cadre de son partenariat avec Paris 2024. »
Sport de niche, la natation espère bénéficier, comme beaucoup d’autres, du coup de projecteur qu’offriront les Jeux de Paris pour moderniser ses installations et inspirer les jeunes générations avec des locomotives comme le furent, à leur époque, Laure et Florent Manaudou. Léon Marchand devrait être leur héritier.
Bruno Cuaz, correspondance spéciale à Rennes
© SportBusiness.Club Juin 2023
Article mis à jour samedi 17 juin 2023