La 65e cérémonie du ballon d’Or s’est tenue lundi 29 novembre 2021 au Théâtre du Chatelet à Paris. L’argentin du Paris Saint-Germain a décroché son septième Trophée. SportBusiness.Club était de sortie.
Quand la nuit parisienne réunit la planète football, le spectacle offert est mémorable. Il est 20h00 ce lundi soir et une pluie de stars du ballon rond s’apprête à s’abattre sur le tapis rouge déroulé devant le Théâtre du Chatelet. Si c’est à la Cathédrale de Reims que l’on sacrait les rois, ceux du football le sont ici. Et ces derniers font déplacer les foules. Amassés sur la Place du Châtelet, dès la sortie de métro éponyme, des milliers de curieux, badauds ou fans guettaient les arrivées de sorties des voitures espérant en voir surgir leur idole. Ne serait-ce uniquement l’apercevoir. Ce fut le cas avec Pedri ou Robert Lewandowski, mais aussi avec les anciennes gloires Oliver Kahn et Didier Deschamps. Toutefois, nul n’était dupe, les plus attendus étaient Kylian Mbappé et Lionel Messi.
Un premier frémissement s’empare de la foule lorsque le maitre de cérémonie, Didier Drogba approche, famille à ses côtés. L’ancien marseillais est applaudi. L’ambiance se réchauffe malgré un thermomètre proche du négatif. Un premier coup de chaud arrive quand se pointe Kylian Mbappé. Dans la foule, c’est le délire. Le joueur Parisien, dont la côte de popularité est en nette hausse après un été compliqué, s’arrête, lui. Il salue le public, réalise des selfies avec ses supporters, et prend un peu de temps pour signer des autographes.
Dans le même temps arrive un impressionnant cortège de véhicules digne d’un Chef d’Etat en déplacement officiel. C’est la délégation du grand favori de la soirée : l’argentin Lionel Messi. Accompagné par son épouse et ses trois enfants, habillés avec une veste à paillettes comme papa, l’idole descend de la voiture, et fend la foule comme un héros. Elle scande son nom : “Messi, Messi, Messi…” Rien n’y fait, le champion trace sa route afin de rejoindre vite la chaleur du théâtre. Tout le monde est là : la cérémonie peut débuter.
Les journalistes ont été priés de rejoindre la salle de presse situé en haut du Théâtre du Châtelet. Six étages à gravir à pied, par l’escalier. Là-haut 150 rédacteurs sont déjà au travail sur leurs ordinateurs portables. Installés face à deux écrans télé, tous attendent les résultats des différents prix. Espagnols, Sénégalais, Polonais, Argentins… et Français ces reporters spécialistes du ballon rond ont une mission commune : faire vivre cette soirée à travers le monde. La cérémonie est retransmise dans 167 pays. Certains sont en direct à la radio, casque sur les oreilles et micro à la main. D’autres rédigent leurs articles en “live tweet”. L’ambiance est très studieuse… et le buffet mis à disposition très frugal.
Vers 20h30, alors que la cérémonie bat son plein, plus bas, dans la grande salle du Théâtre, une première effervescence gagne l’organisation et les attachées de presse : Pedri, vainqueur du Trophée Kopa, récompensant le meilleur jeune joueur, s’apprête à rejoindre la salle de presse. Accompagné par sa famille proche, il est le premier footballeur de la soirée à se plier à l’exercice des questions de la presse. L’espagnole Alexia Putellas, Ballon d’Or féminin, suivra juste après. Puis ce sera le tour de l’italien Gianluigi Donnarumma gagnant du Trophée Yachine récompensant le meilleur gardien de but du monde. Ils sont tous sur leur 31. Tout comme l’attaquant du Bayern Munich, Robert Lewandowski, lauréat du Trophée du meilleur buteur de l’année. Mais ce dernier ne se présentera pas en salle de presse au grand désarroi des journalistes Polonais, très déçus. Voire un poil énervés.
Il en manque un, et pas des moindres. Sans jeux de mots, celui-ci est attendu comme le messie. Vers 22h30 une rumeur enfle : Lionel Messi va arriver en salle de presse. En quelques minutes la sécurité se renforce et l’ambiance devient presque pesante. Un photographe de l’Equipe s’approche de l’escalier. Il commence à “shooter”. C’est le signal : le lauréat du 65e Ballon d’Or est en approche. La scène est lunaire. Précédé d’une hôtesse portant le trophée avec des gants blancs, le joueur argentin arrive. Il est entouré par une dizaine de gardes du corps. Son costume brille de mille feux. Son regard est déterminé, mais sans réelle émotion.
La Pulga, son surnom, pénètre en salle de presse. Il sera le seul de la soirée à être acclamé par les journalistes. Assis derrière une table et devant un mur publicitaire, Lionel Messi répond en espagnol aux quelques questions. Quinze minutes chrono (pas une de plus) après, le champion se lève et ressort de la pièce. L’argentin a terminé son devoir de la soirée. Il lui reste toutefois encore une interview, celle accordée à la Chaîne L’Equipe, télé de l’organisateur de l’événement, le groupe Amaury. Las. Lionel Messi posera un lapin à la journaliste France Pierron. Prétextant un passage aux toilettes, l’attaquant, fidèle à sa réputation dribblera son monde et se fera exfiltré via une porte dérobée. Insaisissable, comme sur un terrain, le champion monte deux minutes après dans une grosse fourgonnette noire… et disparait avec toute sa famille dans la nuit parisienne, toujours aussi froide.
Par Titouan Laurent
© SportBusiness.Club Novembre 2021.