Bisbilles à la tête du comité olympique français

Les membres du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) devront décider dans une dizaine de jours du maintien ou non dans ses fonctions du secrétaire général Didier Séminet, en conflit avec sa présidente, Brigitte Henriques, a-t-on appris ce jeudi 1er septembre 2022 de sources ayant connaissance du dossier. Le divorce n’est pas encore officiel. Mais à deux ans des Jeux de Paris, l’instance olympique, représentante du Comité international olympique (CIO) en France, s’agite fort en interne.

Près de 14 mois après son accession à la présidence, Brigitte Henriques souhaite en effet changer de secrétaire général, qu’elle avait pourtant choisi. « Il avait largement contribué à son élection, c’était l’un de ses proches conseillers. C’est quelqu’un d’apprécié, d’impliqué, » assure à l’AFP un des membres de l’instance. « Un personnage clivant, » nuance un autre.

L’annonce a été faite jeudi matin lors de la réunion de rentrée du mouvement sportif à laquelle participaient une soixantaine de présidents de fédérations, des salariés et des administrateurs du CNOSF. Le président de la Fédération de judo, Stéphane Nomis, a interrogé Brigitte Henriques sur les raisons de la convocation d’un conseil d’administration extraordinaire le 12 septembre, selon différentes sources. La présidente du CNOSF a alors confirmé que serait soumis au vote le départ de Didier Séminet du poste de secrétaire général. Deux jours plus tôt, le bureau exécutif élargi du CNOSF avait acté le fait de proposer son départ.

« Elle nous a dit que le trio (présidente, directrice générale et secrétaire général, NDLR) ne fonctionnait pas, » assure à l’AFP un président de fédération qui était présent à la réunion de jeudi matin. Interrogé par l’AFP, Didier Séminet n’a pas souhaité s’exprimer. « La situation ne pouvait pas durer comme ça, quand une présidente ne s’entend plus avec son secrétaire général, il faut bien faire quelque chose, » décrypte une source proche du CNOSF.

Mais l’annonce de cette probable séparation, qui reste soumise au vote lors du conseil d’administration du 12 septembre, provoque des remous en interne. « Comment expliquer que l’on doit s’unir à deux ans des J.O. si on n’est pas capable de s’unir soi-même ? C’est incompréhensible. C’est une crise gravissime, » estime un membre influent du Cnosf. « Jamais dans l’histoire de l’instance un secrétaire général n’a été viré par un président. Cela donne une image déplorable du mouvement sportif français à deux ans des J.O., » regrette un autre président de fédération. (AFP)

© SportBusiness.Club Septembre 2022