Chronique pékinoise. Quand la Chine se réveillera après les Jeux

La flamme olympique s’éteindra ce dimanche 20 février 2022 à Pékin. Et la flemme s’empare des participants des Jeux, qui se tiennent en Chine depuis le 4 février dernier. Dans le bus n°19 me transportant de l’hôtel au Centre principal de presse, une certaine décontraction règne. Ici, un homme appelle ses enfants, sans doute aux Etats-Unis, où il est certainement l’heure pour eux d’aller se coucher. Là, une jeune femme somnole debout, calée dans un coin et bercée par le doux roulis du véhicule. Dehors, Pékin se réveille doucement. Dans les parcs, on aperçoit quelques pratiquants de gymnastique. Seuls ou en petit groupe. Au coin des rues, les gardes populaires, au brassard rouge, discutent avec les piétons.

En salle de presse, l’ambiance est studieuse. Alors que sur les écrans géants sont diffusées les images des toutes dernières épreuves, une finale de curling et du slalom-parallèle, les journalistes mettent la main à leurs derniers articles. C’est déjà l’heure des bilans. En conférence, le Comité d’organisation de Pékin 2022, se félicite d’avoir signé un événement sans accroc. Un avis partagé par les représentants de la presse chinoise, dont les questions ne sont jamais très dérangeantes. Tous ont évité le cas de dopage de la patineuse russe Kamila Vialeva qui a été le cailloux dans la chaussure de ces Jeux.

Les volontaires, stars des jeux

La Chine va se réveiller demain, lundi, avec le sentiment de Jeux remarquablement organisés. Ce fut effectivement le cas notamment pour le simple fait d’avoir tenu l’événement aux dates prévues dans un contexte sanitaire mondial toujours extrêmement bousculé par le covid-19 et de son variant omicron. Ce fut aussi le cas pour l’enthousiasme débordant et communicant des milliers de jeunes volontaires. Leur gentillesse a fait oublier à beaucoup les contraintes de la boucle fermée, et la frustration de ne voir la Chine et son peuple qu’à travers les vitres des bus ou du train à grande vitesse. Ces jeunes sont la vraie surprise et, à mon sens, l’héritage le plus important de ces Jeux.

Enfin, sportivement, la Chine a réussi ses Jeux sur les pistes et les patinoires. Le pays se classe troisième nation mondiale avec 9 médailles d’or. Des vraies stars ont émergées : Eileen Gu, qui met déjà toutes les marques à ses pieds, ou le couple de patineurs Wenjing Sui et Cong Han. Ce n’est certainement qu’un début. Le gouvernement chinois se targue d’avoir déjà mis sur des skis près de 350 millions de personnes. 350 millions ! De futurs potentiels champions olympiques se cachent forcément parmi eux. Et ils pourront compter sur du matériel de pointe. Anta, équipementier de l’équipe chinoise, a fait de Pékin 2022 son tremplin pour se lancer à la conquête du monde.

Bruno Fraioli, à Pékin
(c) SportBusiness.Cub Février 2022