Chronique Qatarie. Houmous, souk, supporters et faucons

En errant dans ses ruelles, le Souk de Doha m’a offert une mémorable carte postale du Qatar. Ce jeudi 18 novembre 2022, la soirée était encore terriblement chaude. Couché depuis plusieurs heures, le soleil semblait toujours frapper aussi fort qu’en journée. A 21h, mon smartphone indiquait 30 degrés ! Une pause à la terrasse d’un traditionnel café devint indispensable. Après avoir commandé un houmous, délicieux, un brouhaha parvint à mes oreilles. Drapeaux en mains, c’était une trentaine de supporters tunisiens qui s’approchaient.

A deux jours de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde masculine de football 2022, j’avoue que c’est la première fois que je croisais ces fameux fans. Jusqu’alors, mon expérience qatarie s’était surtout limitée au Centre de presse de la Fifa et quelques sorties en ville. Après le fan club de la Tunisie, c’est une quinzaine d’Indiens scandant “England, England, England !”, qui se montrèrent. Tout cela dans une atmosphère bon enfant. Le Mondial peut commencer, me suis-je dit. Tous ces petits groupes semblaient avoir une destination : la Corniche de Doha, en bord de mer.

Le dîner terminé, dans la chaleur de la nuit qatarie, j’emboîtai le pas de ces groupes de gens en traversant une dernière fois le souk. Envahi par des odeurs épicées, je stoppai un instant devant une boutique étriquée. Une centaine d’oiseaux y est entassée. A côté, le vendeur était assoupi. Cette scène, étonnante, se répéta finalement au fur et à mesure que j’avançais, devant d’autres boutiques. Une fois sorti, direction la corniche, je fus attiré par un bruit de musique : Magic System ! Cela titilla ma curiosité.

Hublot, un faucon et des drones

En chemin, je traversai un parc éphémère où ont été installées des tentes bédouines. Je croisai un Qatari en tenue traditionnelle. Si en France nous avons l’habitude de voir les gens sortir promener leur chien, à Doha c’est le faucon que l’on sort ! L’homme portait un rapace majestueux à son poing ganté. Un vrai ! Comme ceux que l’on voit dans les reportages ou le ciel des Alpes. Ici, le faucon est un emblème national. Il est célébré et honoré. Il n’empêche, l’image reste surprenante.

Un salut poli, et je poursuivis ma route vers un univers plus “traditionnel”. Celui-ci est dédié au Mondial de football. J’atteignis la corniche. Le site est festif et fait face aux gratte-ciels de Doha “downtown”. Des visuels rappellent bien l’identité de la compétition. La mascotte, La’eeb, y est déclinée sous toutes les formes : affiche ou décorations lumineuses. Elle apparaît même le temps d’un instant dans le ciel de Doha dessinée par une nuée de drones.

L’ambiance grimpa tout de suite d’un cran. Cette foule que j’approchais était principalement composée d’Indiens. Téléphones portables en main, ils se bousculaient avec bienveillance pour se photographier en selfie devant l’installation posée ici par Hublot, le chronométreur officiel du mondial : une montre et le logo de Qatar 2022. L’horloger suisse bénéficie d’une visibilité de choix. Hublot semble d’ailleurs être seul dans cet espace. Le cadran de la montre indiquait minuit. Direction le métro pour tout le monde, et pour moi également. Gardons des forces ! Car la compétition n’a pas encore débuté.

Titouan Laurent, envoyé spécial à Doha (Qatar)
© SportBusiness.Club Novembre 2022