Chronique qatarie. J’ai affronté la climatisation du Khalifa Stadium

En cette fin d’après-midi, ce mercredi 23 novembre 2022, un air doux m’accompagne sur le chemin du Khalifa International Stadium, où vont s’affronter l’Allemagne et le Japon en Coupe du Monde masculine de football 2022. Le ciel est d’un bleu pur et la température extérieure est habituelle dans l’émirat : 30 degrés. Vêtu d’un simple tee-shirt blanc, je sors de la station Sport City, située sur la ligne dorée du métro de Doha, et me dirige en direction de ce magnifique écrin. L’enceinte a de faux airs de Jean-Bouin, l’antre du Stade Français Paris… situé à 5 000 kilomètres d’ici.

Arrivé à la porte « média », je passe le contrôle de sécurité et monte directement en tribune presse. Avant de m’installer à la place qui m’a été attribuée, dans les rangs les plus hauts, mon regard croise de monstrueuses bouches à air chargées de la climatisation dans le stade. Grises, elles sont grossièrement camouflées derrière du contre-plaqué orange au goût douteux. J’avais déjà vu ces installations sur les réseaux sociaux. Là, elles sont à quelques mètres de moi. Leur taille laisse envisager un souffle puissant. Mon impression est malheureusement bonne dès leur mise en fonction au début de la rencontre. D’un coup, la température baisse dans le stade. Elle serait tombée à 20 degrés.

A ma droite une journaliste américaine d’ESPN a été plus prévoyante que moi. Equipée d’une veste Nike et d’un cache-col, elle paraît mieux beaucoup préparée pour affronter ces 90 minutes de jeu. Arrivé au Qatar depuis plus d’une semaine, j’avoue ne pas avoir encore assimilé une des bases de la vie quotidienne ici : la climatisation partout. Et donc, même dans les stades du Mondial. Ici, elle semble quand même poussée à fond. Trop fort ! Trop froid ! Beaucoup trop par rapport au besoin lors d’un début de soirée qatarie. A la mi-temps du match, le soleil est couché. Ce n’est pas le cas sur la pelouse. Les joueurs, eux, sont bien éveillés. D’abord menée au score, l’équipe nipponne renverse avec panache la Manschaft pour s’imposer dans un Khalifa Stadium devenu finalement incandescent.

Par Titouan Laurent, envoyé spécial à Doha (Qatar)
(c) SportBusiness.Club Novembre 2022

Titouan Laurent