Chronique qatarie. J’ai bu du champagne*… dans un gobelet Coca

Ce n’est pas franchement la partie la plus inconfortable de mon travail. Ce jeudi 24 novembre 2022, le sujet de mon reportage sur la Coupe du Monde masculine de football au Qatar était… les espaces VIP ! Pour cela, direction le stade Al-Janoub, situé à 25 kilomètres de Doha, pour assister, à 13h00, à la rencontre entre la Suisse et le Cameroun. Tout cela avec l’aide d’un généreux mécène, partenaire du mondial.

Arrivé sur les lieux, muni de mon petit bracelet bleu, un précieux sésame, je pénètre dans ces lieux souvent fantasmés. Je suis franc avec vous : pour moi, il s’agit d’une première. Je range mon accréditation presse pour être plus discret et effectue un rapide tour de ces espaces hospitalités. De nombreuses personnes sont déjà là : officiels de la FIFA, anciens joueurs et invités en tout genre et de toutes nationalités. Un point les rassemble : tous ont un bon coup de fourchette.

A leur décharge, les buffets présentés sont excessivement alléchants et tentants : amuse-bouche en pagaille, saumon fumé, multitude de plats, desserts multicolores… Il y en a pour tous les goûts et les régimes. Je fais mon travail et cède à la tentation. Un plat au curry. Satisfait de mon choix, et repu, mon regard est attiré par une tête connue : Demba Ba, l’ancien international sénégalais, bourreau du Paris Saint-Germain avec Chelsea lors de l’édition 2013/2014 de la Ligue des Champions. Celui ci est au bar. Je l’imite. Là encore, le choix est vaste. Toute la gamme des sodas Coca-Cola est disponible, bien sûr, mais également du champagne et beaucoup d’alcool* !

A la santé de la Nati

Ici, pas d’interdiction, contrairement à l’extérieur des stades ou en ville. Je commande une coupe, un Taittinger*. La marque française de champagne est fournisseur officiel de la Fifa, même si en France, loi Evin oblige, la Maison de Reims ne peux pas communiquer sur ce partenariat. Le coup d’envoi du match approche, mais je ne peux pas rejoindre la tribune avec mon verre. Rien de grâve : une hôtesse me propose de transvaser son contenu dans un gobelet… Coca-Cola. Une entente cordiale entre partenaires offrant ainsi une certaine discrétion.

Verre… pardon, gobelet à la main, je passe la baie vitrée, et descend pour m’assoir à ma place. VIP elle aussi. Rang Y, l’emplacement est royal. La vue sur la pelouse et le match idéale. En déposant le verre à mes pieds, je constate que mon voisin immédiat a le même gobelet… mais sans Coca non plus dedans. Le regard est complice. Lui est Suisse et boit de la bière*. De la Budweiser*, exactement. Et pas de la sans alcool. Justement, il quitte son siège quelques instants pour aller remplir son gobelet. Dommage, c’est juste à ce moment que la Nati marque ! Une occasion perdue pour trinquer.

Titouan Laurent, envoyé spécial à Doha (Qatar)
© SportBusiness.Club Novembre 2022

(*) Article rédactionnel non commercial. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.