A Abou Dhabi, la capitale du riche Etat du Golfe, un nouveau magasin d’alimentation et d’accessoires pour animaux de compagnie met à disposition depuis deux mois, pour la première fois dans le pays, des tapis de course adaptés aux chiens, dans une salle climatisée. Après avoir été dûment attaché à une laisse par les employés sur l’appareil, Oscar, un Welsh Corgi de deux ans, court sur place à vive allure sur le petit tapis noir bordé de vitres censées éviter les chutes.
Sa propriétaire, Mozalfa Khan, se réjouit d’avoir trouvé ce lieu, où elle dit venir deux à trois fois par semaine. « L’hiver, je le sortais, mais l’été, il restait isolé parce qu’à chaque fois que je l’emmenais à l’extérieur, il tombait malade à cause de la chaleur, » raconte la jeune expatriée pakistanaise. Avec des températures élevées et une humidité suffocante, « il ne peut pas vraiment se promener et après deux ou trois minutes, il veut rentrer, » explique cette créatrice spécialisée dans le design vivant près du magasin. Son vétérinaire lui a déconseillé de promener Oscar en extérieur durant l’été à cause du risque élevé de coup de chaleur.
Un prix symbolique
Les Emirats arabes unis, comme les autres pays du Golfe, vivent chaque année de longs étés particulièrement chauds. La plupart des habitants, dont environ 90% sont des expatriés venus du monde entier, restent cloîtrés dans les intérieurs, privés ou publics, fortement climatisés. Alors que le monde entier suffoque, le Golfe est l’une des régions qui risque le plus de souffrir de l’augmentation des températures due au changement climatique, avec des zones qui seront, une partie de l’année, potentiellement invivables, selon des experts.
Et c’est un cercle vicieux: le recours actuel, intensif, aux climatiseurs, particulièrement énergivores, contribue au réchauffement climatique en cours. Amoureux des chiens, Mansour Al-Hammadi a eu l’idée d’importer des tapis de course dans son magasin qui vend croquettes comme accessoires estampillés des logos de marques de luxe. Et, pour inciter ses clients, il a décidé de ne leur faire payer qu’un “prix symbolique” d’un dirham, soit environ 25 centimes d’euros, la minute.
Lui-même propriétaire de trois chiens, le jeune Emirati dit vouloir offrir un “environnement adapté”, rappelant que ces amis des humains ont besoin de se dépenser pour rester en forme physiquement et mentalement, au minimum une demi-heure par jour. « Alors imaginez lorsque vous ne pouvez les promener qu’une minute ou deux par jour ! fait remarquer Mansour Al-Hammadi. Nous avons étudié attentivement le projet pour qu’il soit sain à 100%. Tout a été choisi avec soin et non au hasard, afin d’éviter tout problème et de ne pas nuire aux chiens ».
Une activité saine
Alors que la nuit tombe sur Abou Dhabi, mais pas la chaleur écrasante, Destiny déboule en trombe dans la petite salle de sport, s’amusant avec les autres chiens et grimpant sur le tapis de course. Ce berger malinois de 7 mois “s’enthousiasme et s’agite” chaque soir lorsque vient l’heure de sa séance, affirme son propriétaire Fahed Al-Monjed. « Pour la santé de la chienne, c’est mieux qu’elle fasse de l’exercice et se dépense. Utiliser un tapis de course d’intérieur est la solution la plus appropriée, » estime cet expatrié libano-allemand, qui travaille dans le tourisme.
Pour lui, cette activité est « très saine si vous voulez prendre soin de votre chien » car les appareils ne sont pas automatiques et s’adaptent à la vitesse à laquelle l’animal lui-même souhaite courir. Sa chienne Destiny, elle, aime la grande vitesse. Elle a récemment gagné un concours de rapidité organisé par l’établissement. (AFP)
© SportBusiness.Club Août 2022