Jeune espoir de la gymnastique mondiale, Olga prépare les championnats d’Europe en Suisse où elle s’entraîne en vue d’une qualification pour les prochains Jeux olympiques. Mais l’adolescente n’est pas sereine. Chez elle, en Ukraine, le peuple se révolte. Nous sommes en 2013, la population s’oppose au gouvernement qui préfère la Russie à l’Europe pour une association. Là-bas, sa mère, journaliste couvre les manifestations dîtes de l’Euromaïdan. Alors qu’elle se pensait forte et surpuissante, elle se découvre démunie face à ces événements et ce qui pourrait être une révolution dans son pays.
Le premier film d’Elie Grappe s’intéresse à la relation entre sport et politique. Le réalisateur explique son objectif : « filmer la passion d’une adolescente, le corps en action, et mettre face à face son enjeu individuel et des enjeux collectifs, déclare t-il dans le dossier de presse. Explorer le lien possible entre frontières géographiques et frontières intimes. Faire un film sur l’exil, avec une héroïne qui ne se sent pas à sa place, tiraillée entre plusieurs fidélités, et confrontée à une situation géopolitique qui la dépasse. Comment pourra-t-elle concilier son désir personnel avec le cours de l’Histoire ».
Le rôle d’Olga est interprété par Anastasia Budiashkina, une véritable athlète évoluant dans l’équipe réserve ukrainienne de gymnastique. « Je n’ai pas souhaité travailler avec des actrices professionnelles, précise Elie Grappe. Il fallait chercher à capter la vérité des interprètes : pour cela j’ai choisi des jeunes athlètes d’élites, habituées aux risques des entraînements, à la vie au sein d’un centre et à la spectacularité d’un championnat ». Les coachs et plusieurs athlètes font partie de l’équipe nationale suisse. « Filmer des athlètes de haut niveau demande un dispositif particulier, qui respecte leurs efforts physiques considérables, poursuit le réalisateur. Pour les scènes de gymnastique, le tournage s’est adapté au rythme des entraînements ».
Elie Grappe, qui a déjà réalisé un court métrage sur la danse, “Suspendu” représentera la Suisse aux prochains Oscars. L’Office fédéral de la culture (OFC) l’a inscrit dans la catégorie “meilleur film international”.
Olga, un film d’Elie Grappe (Suisse et France), 2021, 87 minutes. Sortie mercredi 24 novembre 2021 en France.