Quatre fonds d’investissement ont déposé mercredi 9 mars 2022 des offres définitives pour devenir actionnaire minoritaire de la nouvelle filiale commerciale du football français, a déclaré jeudi à l’AFP une source au cœur du projet, jugé vital pour soulager les clubs et mieux rentabiliser leurs droits TV. Il s’agit de CVC, Hellman&Friedman, Oaktree et Silver Lake. Leurs propositions doivent désormais être épluchées par la Ligue de football professionnel (LFP) et éventuellement présentées aux clubs avant la décision finale, qui n’est pas attendue avant le mois prochain.
Ces quatre fonds étaient entrés fin 2021 en négociations directes avec la LFP, se montrant disposés à débourser 1,5 milliard d’euros, le montant souhaité par la Ligue, pour une participation minoritaire allant jusqu’à 20% du capital. Plus que la somme apportée, censée être similaire d’un candidat à l’autre, c’est le contenu des projets qui devrait faire la différence, selon deux sources au fait du processus. A savoir le pourcentage de participation souhaité, l’échéancier de paiement, la gouvernance proposée, l’expertise marketing et médiatique apportée…
De l’argent frais
Présentée comme la planche de salut du foot professionnel français et avalisée par la récente loi sur le sport adoptée au Parlement, la société commerciale doit permettre de trouver un actionnaire aux reins solides et à l’expertise reconnue. Un gage d’argent frais immédiat et de développement d’avenir pour les clubs de Ligue 1 et Ligue 2, éreintés par la défaillance de l’ancien diffuseur Mediapro et la crise sanitaire, avec 600 millions d’euros de pertes nettes redoutées cette saison.
La LFP espère mettre la nouvelle structure sur pied en fin de saison, avec l’objectif que les clubs disposent des sommes promises dès cet été, ou au moins d’un échéancier. Une clé de répartition, qui reste à fixer, devrait distinguer la locomotive du championnat (le Paris Saint-Germain), une poignée d’équipes majeures, et le reste des clubs.
Une partie de la manne obtenue sera dévolue à la société commerciale elle-même, pour recruter des spécialistes et développer son activité, une autre partie à la Fédération (FFF) et une partie à la LFP, pour combler ses dettes et constituer un matelas de sécurité. En échange, l’actionnaire minoritaire disposera de représentants au conseil d’administration de la structure et se remboursera sur les recettes futures, avec notamment l’idée de mieux vendre les droits TV du football français, en particulier à l’international, lors du prochain cycle démarrant en 2024. (AFP)
© SportBusiness.Club Mars 2022