Comment France TV réalise l’intégrale du relais de la flamme 🔓

Ils seront 10 000 et tous auront droit à leurs minutes de gloire en tant que porteurs de la flamme des Jeux olympiques de Paris 2024. Un moment immortalisé par la télévision car, pour la première fois, cet événement pré-Jeux sera captée et retransmise en direct et en intégralité. Ce sera même par France Télévisions qui proposera tous les jours, jusqu’au 26 juillet prochain, ce programme particulier sur sa plateforme OTT France.tv. Pour cela, le groupe audiovisuel public a dû mettre en place un système de retransmission hybride, souple et inspiré du cyclisme et de la voile.

Contrairement au Tour de France, le cameraman n’est pas sur une moto. A 4 kilomètres/heure ce n’est pas nécessaire. Un triporteur électrique a été spécialement aménagé : à l’avant, un équipier chargé de… pédaler ; à l’arrière le technicien installé à contresens et faisant donc face au relayeur. Une autre caméra permet de filmer la foule, et, enfin, dans le bus récupérant les relayeurs, un journaliste est chargé, avec une troisième caméra, de recueillir leurs impressions. Quelques images de drones complètent le dispositif. Les images sont retransmises en direct via la 5G ou un système satellitaire identique à celui utilisé par les bateaux en mer. Elle sont récupérées à Paris, au siège de France Télévisions, en Remote Production. Là un journaliste est chargé de les commenter.

Pas de cash

C’est certainement grâce à cette idée de couverture intégrale du relais que France Télévisions en a obtenu les droits auprès du Comité International Olympique et du Comité d’organisation de Paris 2024. Un accord inédit, et discret, par rapport aux éditions précédentes des Jeux. Il n’aurait pas fait l’objet d’un appel d’offres, ce qui fait grogner quelques chaînes concurrentes. Pas de transaction en cash aussi, a appris SportBusiness.Club. Dans le contrat, France TV se charge d’une grande partie des coûts de production des images, avec Paris 2024, et les met à disposition du CIO et des diffuseurs étrangers.

Pour la France, c’est une autre affaire. A Marseille, sur le Vieux Port, les chaînes privées qui souhaitaient réaliser un direct durant l’arrivée de la flamme à bord du Belem ont du passer à la caisse. C’est le cas pour TF1. « Tout est prévu, les tarifs sont en fonction de l’audience de la chaîne,» nous a confié Laurent-Eric Le Lay, le Directreur des Sports de France Télévisions.

Le dirigeant ne donne pas plus de détails sur les conditions financières, mais insiste sur le fait que son groupe fournit deux “ours” d’images quotidiens aux chaînes “non détentrice de droits”. Certains responsables de chaînes estiment, eux, qu’il y aurait une “zone grise” dont abuserait France Télévisions. Pas de quoi chagriner les relayeurs et le public : le départ du relais à Marseille jeudi 9 mai, a été un formidable succès populaire.

Bruno Fraioli, envoyé spécial à Marseille
© SportBusiness.Club Mai 2024