Jeux paralympiques J-1 an: entre volonté de réussite et héritage

Un succès populaire, sportif, une prise de conscience collective, que restera-t-il des Jeux paralympiques de Paris 2024 ? Les espoirs sont nombreux, tout comme les attentes, à un an de la cérémonie d’ouverture sur la Place de la Concorde, en plein centre de la capitale, mercredi 28 août. Au cœur de leur communication, le message des organisateurs est le suivant : pas de distinction entre Jeux olympiques et paralympiques, rassemblés dans un seul événement et une seule même équipe de France.

Mais pour autant, si la capitale avait déjà été le théâtre des Jeux olympiques en 1924, elle accueillera pour la première fois les Jeux paralympiques d’été, avec des sites de compétition en commun comme l’Esplanade des Invalides ou la Tour Eiffel, ses quelque 4 400 athlètes, mais aussi ses questions de société. Il y a l’accessibilité bien sûr, particulièrement mise en avant pour l’événement, bien que la question se posera aussi pour les Jeux, et après, dans une ville souvent pointée du doigt sur ce sujet.

Des spectateurs en situation de handicap

« 100% des sites seront accessibles, » assure Grégoire de Lasteyrie, vice-président d’Ile-de-France Mobilités. Cela concerne 17 lieux allant du Stade de France à Roland-Garros en passant par le Grand Palais, grâce à une amélioration des réseaux de trains, bus et taxis mais aussi la mise en place, éphémère, de navettes. Selon Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF), « tout le plaidoyer sur la difficile accessibilité, liée aux Jeux, va accélérer les choses, » alors que 12 millions de Français se trouvent en situation de handicap et qu’environ 350 000 visiteurs concernés devraient assister à l’événement.

Cette accélération doit aussi concerner, au-delà des transports, le tourisme ou l’accès au sport. Ainsi, un recensement des chambres d’hôtel accessibles sera effectué en début d’année prochaine tandis qu’un plan de sensibilisation des établissements doit être mis en place. Du côté du CPSF, on espère utiliser la dynamique des Jeux pour augmenter le nombre de clubs dits “inclusifs”, ouverts aux personnes souffrant de handicap, avec un objectif: obtenir 3 000 structures supplémentaires de ce type d’ici la fin de l’année prochaine.

Mais la réussite passera aussi par la capacité à attirer le public. Alors que les derniers Jeux paralympiques organisés en Europe, à Londres en 2012, avaient engendré la vente de 2,7 millions de billets, 2,8 seront mis en vente à partir du 9 octobre. Loin des polémiques autour des prix et de l’accès aux places pour les Jeux, la billetterie des “para” se voudra bien plus accessible avec des entrées à partir de 15 euros pour assister aux épreuves de para équitation au Château de Versailles, d’athlétisme au Stade de France ou de para judo au Grand Palais.

Briller à Paris 2024

« On a besoin d’engager les Français, qu’ils soient au rendez-vous, » poursuit Marie-Amélie Le Fur alors qu’il reste un an pour développer les outils pédagogiques et autres journées permettant de familiariser le public, pas toujours connaisseur, avec le vocabulaire paralympique et ses athlètes.

Avec 4 médailles de bronze, l’équipe de France n’a pas brillé en juillet dernier lors des Mondiaux de para athlétisme disputés à Paris. La compétition a largement dominée par la Chine et le Brésil. Les para cyclistes eux ont, en août, récolté une pluie de médailles aux Mondiaux multi disciplines de Glasgow (Ecosse) avec 13 titres, dont cinq pour le seul Alexandre Léauté, champion paralympique en poursuite.

En natation, Alex Portal, 21 ans, a brillé avec trois titres aux Mondiaux de Manchester (Grande-Bretagne) cet été : les Français sont repartis avec 16 médailles. A 37 ans, Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon, s’est adjugé l’épreuve test organisé mi-août au Pont Alexandre III, à Paris, qui a lancé “la course aux Jeux”. Celui qui avait décroché l’or à Tokyo pense que “les athlètes qui performeront à Paris auront une médiatisation incroyable, (car) des para sportifs connus, il y en a peu”. Encore une autre évolution que Paris aimerait laisser en héritage. (Avec AFP)

© SportBusiness.Club Août 2023