Rugby. Le climat social dégradé au sein du comité d’organisation de la Coupe du monde masculine 2023 en France, et la mise en cause de son patron Claude Atcher dans une enquête de L’Equipe, n’ont pas été abordés lors de l’Assemblée générale de la Fédération française de rugby (FFR) samedi à Marseille (Bouches-du-Rhône). Un “point d’étape France 2023” était pourtant à l’ordre du jour de cette AG. Mais il n’en a jamais été question durant les plus de trois heures de débats.
Interrogée par l’AFP, la FFR a répondu que le sujet avait été abordé “lors de l’Agora des clubs” vendredi, sans donner plus de détail sur ce qui avait été dit. Claude Atcher n’est pas apparu à l’AG. Saisie par la ministre des Sports, l’inspection du Travail a lancé une enquête au siège de France 2023 après un article publié le 22 juin par le quotidien sportif décrivant un “management par la terreur” mettant en cause notamment le directeur général du Groupement d’intérêt public (GIP) France-2023, sur fond de burn-outs, démissions et crises d’anxiété.
Actionnaire à 62% du GIP aux côtés de l’État (37%) et du Comité national olympique et sportif français (CNOSF, 1%), la FFR avait immédiatement convoqué le comité économique et social (CSE) de France 2023, au terme duquel avaient été décidés la mise en place d’un numéro vert “afin de garantir une remontée des signalements de manière anonyme”, ainsi qu’un “audit social”. Interrogé par l’AFP au soir de la publication de l’enquête, Claude Atcher n’avait pas souhaité réagir, affirmant uniquement “laisser les gens chargés de chercher la vérité faire leur travail”.
Dans son discours samedi, le président de la FFR Bernard Laporte a seulement fait allusion à des critiques “plus systématiques, parfois infamantes et accusatrices, plus destructrices” à son encontre. Mais, a-t-il ajouté, “peu importe”: « dans notre sport, on fait face, on ne contourne pas la difficulté, on ne pleurniche pas par médias interposés ».
L’AG a été l’occasion pour la FFR et la Ligue nationale de rugby (LNR) de présenter leur nouvelle convention, courant sur la période 2022-2027, et qui a été approuvée à 85,99% des voix. “Cette convention ambitieuse constate un souhait partagé de placer les joueurs et les équipes de France dans les meilleures conditions à l’approche de deux grandes échéances sportives: la Coupe du Monde 2023 et Paris-2024”, s’est félicitée la FFR dans un communiqué.
Cet accord permet notamment, comme cela a été le cas cette année, au sélectionneur des Bleus Fabien Galthié de bénéficier d’un groupe de 42 joueurs mis à disposition par leurs clubs pendant les fenêtres internationales (tournées d’été et d’automne, tournoi des Six nations et Mondial).
Interrogé par un dirigeant sur une récente décision du tribunal administratif de Versailles, enjoignant la FFR à communiquer plusieurs documents comptables, Bernard Laporte a rétorqué: « vous me l’apprenez ». Dans ce jugement du 23 juin, révélé par L’Equipe et dont l’AFP a obtenu une copie, le tribunal a enjoint la FFR à communiquer ces pièces “dans un délai de trois mois”. Dans un dossier distinct, Claude Atcher comparaîtra en justice en septembre, tout comme Bernard Laporte, dans le cadre de soupçons de favoritisme autour du sponsoring du XV de France. Il sera jugé pour “recel d’abus de confiance”, “abus de biens sociaux” et de “travail dissimulé par dissimulation d’activité”. (AFP)
© SportBusiness.Club Juillet 2022