Si devant les coureurs pédalent, derrière les directeurs sportifs font les comptes. La montée du prix de l’essence risque de faire mal dans les budgets des équipes cyclistes professionnelles en ce début d’année. Une structure World Tour, la première division mondiale, réclame une flotte de véhicules et des déplacement incessants aux quatre coins de l’Europe. Chez AG2R Citroën Team, la trentaine de coureurs, parfois présente en même temps sur trois fronts de courses, est transportée et escortée par vingt voitures, trois cars et trois camions ateliers. Et chacun parcourt 60 000 kilomètres annuels.
« Nous devons totaliser environ 1,5 million de kilomètres par an, reconnait Vincent Lavenu, le Directeur général d’AG2R Citroën Team. Nous faisons des points régulièrement, mais je crois que l’on peut s’attendre à une augmentation de 30% des dépenses en carburant cette année ». De quoi grever les budgets de fonctionnement des équipes qui cumulent les kilomètres sur les routes, et pas seulement à vélo. « Nous devons faire environ 1 million de kilomètres par an, confirme Jean-René Bernaudeau, le manager de Team Total Energie, équipe Continentale. Une augmentation des frais est bien-sûr prévisible ».
Chez Groupama-FDJ, Marc Madiot, le manager général de l’équipe World Tour, n’a pas attendu pour se plonger dans ses postes de dépenses. « En 2021, les frais de déplacement ont déjà progressé de 20%, confie-t-il. Pour 2022, je pense que l’on peut s’attendre à plus ». La généralisation de voitures à propulsion hybride dans les flottes devrait permettre de limiter un peu les frais. En revanche, les véhicules entièrement électriques ne sont pas encore adaptés aux contraintes logistiques et quotidiennes d’une équipe cycliste professionnelle.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Mars 2022