«Le foot reste le plus gros vecteur d’émotion»

C’est l’homme qui a mis les yeux des Français dans ceux des Bleus. Stéphane Meunier, journaliste, réalisateur et producteur a contribué à sa manière à la première étoile mondiale des footballeurs français. C’était il y a 20 ans, en 1998, avec le documentaire « Les yeux dans les Bleus » devenu depuis un classique, une référence du genre. Il est l’invité personnalité du Sportel qui se tient à Monaco jusqu’à mercredi 24 octobre.

«Non, je n’ai rien inventé, affirme-t-il. Cette forme d’écriture, en immersion, se faisait déjà dans d’autres documentaires. Le film que j’avais réalisé avant, sur les moines du monastère de la nativité à Bethléem, était construit sur le même principe. La seule différence est qu’il n’a pas eu l’impact médiatique d’une victoire de l’équipe de France de football en finale d’une Coupe du monde.»

Il n’empêche, aujourd’hui il n’est plus un reportage ou un documentaire sur le sport qui propose sa séquence en immersion, dans l’intimité d’un vestiaire ou le huis clos d’un bus. Trop peut-être ? «Non, je ne le pense pas, rétorque Stéphane Meunier. Aujourd’hui tout est filmé. Je ne juge pas cela, c’est seulement la marche du monde. Maintenant, il y a du bien, et du moins bien. L’important, c’est si l’histoire nous touche. Ou pas.»

Un projet qui mûrit

Le sport est une formidable matière pour raconter des histoires, en fiction, au cinéma ou avec un documentaire. «Pourtant, au football ou en sport, rien ne vaut le direct, assure Stéphane Meunier. Et il est difficile de substituer le héros qui est le joueur par un acteur.» Le réalisateur reconnaît qu’il faut une débauche de moyens pour rendre une scène de sport réaliste.

«Les enjeux, ce sont les personnages et la puissance du scénario,» assure ce dirigeant d’un club de football amateur d’Ile-de-France. Vingt ans après « Les Yeux dans les Bleus », Stéphane Meunier n’avait pas signé une autre réalisation autour de son sport favori. La tentation semblait trop forte : «J’ai un projet qui mûrit, confie-t-il. Le foot reste le plus gros vecteur d’émotion. C’est un univers où l’on projette ses rêves.» Un nouveau rêve bleu.

© SportBusiness.Club. Octobre 2018.