« Il me reste 330 jours! » C’est une course contre la montre qu’a entamé Mathieu Mallet, directeur du projet adjoint de la gare Saint-Denis-Pleyel. Le futur terminus de la ligne 14 du métro parisien est un équipement indispensable pour les Jeux olympiques car situé tout près du village olympique et du Stade de France. Difficile pour le moment d’imaginer qu’il sera possible dans un an de prendre ce métro automatique et rapide pour rejoindre en 40 minutes l’aéroport d’Orly, à 27 km au sud, après avoir traversé tout Paris.
Mais plus on descend dans le chantier de cette énorme station conçue par l’architecte japonais Kengo Kuma, qui accueillera aussi les lignes 16 et 17 fin 2026, et la 15 au début des années 2030, plus elle ressemble à quelque chose. Au niveau -4, à 26 mètres sous terre, les quais de la ligne 14 ont déjà leurs façades où est indiqué la direction “Aéroport d’Orly”, et la première rame d’essai y est attendue à la mi-juillet.
Jusqu’aux Jeux, les acteurs de la prolongation de la ligne 14 vont raconter à l’AFP comment ils entendent tenir un calendrier qui ne laisse place à aucune erreur. Le premier d’entre eux, Mathieu Mallet, qui coordonne le chantier de Saint-Denis-Pleyel pour la Société du Grand Paris (SGP), ne semble pour l’instant pas spécialement inquiet… « Le génie civil quand c’est brut, c’est hyper joli », lance-t-il devant l’entrée du tunnel de la future ligne 15, parfaitement circulaire.”Je travaille ici depuis un peu plus de 20 mois. La SGP a créé une direction dédiée chargée d’ouvrir la gare de Saint-Denis-Pleyel pour les Jeux olympiques.
« Actuellement, il y a entre 400 et 450 compagnons par jour qui travaillent sur le site, explique Mathieu Mallet, coordinateur du chantier de Saint-Denis-Pleyel pour la Société du Grand Paris (SGP). Le génie civil doit totalement se terminer dans les prochaines semaines. On est sur une co-maîtrise d’ouvrage avec la RATP pour l’ouverture en 2024. Nous, on s’occupe à la SGP de l’ouverture de l’établissement recevant du public, la gare, et la RATP se charge de faire venir le train depuis l’actuel terminus de la mairie de Saint-Ouen, un prolongement de 600 mètres. On passe en +zone rouge+ en juillet. Avec le passage d’un premier train pour les essais par la RATP mi-juillet. Ça sera à terme la plus grande gare du réseau du Grand Paris Express, avec plus de 250 .000 voyageurs par jour ».
Pas d’inquiétude
Le patron du chantier n’est pas inquiet. « On a défini un certain nombre de jalons techniques qu’on doit tenir toutes les semaines, poursuit-il. J’en ai encore 150 jusqu’aux JO et on fait un reporting hebdomadaire auprès du directoire de la SGP pour s’assurer que les jalons sont tenus. Bien sûr, tout ne se passe pas comme dans un livre, donc il y a des jalons qui sont décalés, mais à ce moment-là, l’objectif est de trouver des solutions pour recaler l’ensemble du planning et toujours être à l’heure. Pour l’instant ça va ».
Il reste encore 330 jours avant la date de passage de la commission de sécurité, fin avril 2024. Celle-ci doit autoriser l’ouverture de la gare au public. « Ca peut paraître inquiétant, mais il y a assez peu de choses à faire, précise Mathieu Mallet. Si vous revenez dans un mois, ça aura déjà beaucoup changé ! Pour les Jeux olympiques, l’objectif, c’est d’ouvrir le parvis, la gare et la voirie également, une rue qui va ceinturer la gare et qui sera une voirie olympique pour le passage des athlètes pendant les JO ».
Le travail du coordinateur est de finaliser l’ensemble des aménagements de la gare. « Sauf la ligne 15 qui sera fermée par une palissade, indique l’expert. Mais la ligne 16/17 sera terminée. Elle devra être finie! C’est loin d’être le cas maintenant, il y a encore beaucoup de choses, mais l’idée, c’est que dans un an, on ait finalisé le sol, les murs, les plafonds, tous les équipements techniques, et que les essais puissent se faire pour une ouverture fin 2026 ». Seuls les commerces ne seront pas prêts pour l’été 2024.
En surface, au-dessus de la gare, émergera un bâtiment à plus de 28 mètres de hauteur. « C’est un équipement culturel qui va faire à peu près 5 000 mètres carrés, mais il ne sera pas ouvert pour les Jeux, confie Mathieu Mallet. A l’intérieur, ça sera des espaces nus, non accessibles, qui seront aménagés par un futur bailleur à la fin 2024, début 2025. Mais extérieurement, ça sera totalement fini. Autre chantier, une passerelle qui va relier la gare au RER D de l’autre côté des voies ferrées: c’est un “ouvrage JO” qui sera ouvert partiellement pour les Jeux olympiques, avec uniquement la partie piétonne et vélos » (AFP)
© SportBusiness.Club Juin 2023