Les chantiers du prochain président de la Ligue Nationale de Rugby 🔓

Élu en mars 2021 Ă  la prĂ©sidence de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), RenĂ© Bouscatel brigue un second mandat jeudi 12 mars 2025 lors de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale Ă©lective de l’instance sportive, qui se tient dans un hĂ´tel de l’Est de Paris. L’avocat toulousain, qui fĂŞtera ses 79 ans en avril prochain, devrait toutefois laisser son siège Ă  son concurrent, Yann Roubert, prĂ©sident du LOU Rugby, le club de Lyon (RhĂ´ne), âgĂ© de 47 ans. L’Equipe indique, mercredi 12 mars, que les clubs auraient votĂ© pour ce dernier. Le mandat est de 4 ans.

Créée en 1998, la LNR organise le Top 14 et la Pro D2, les championnats de France élites masculins de rugby professionnel. Au total, 30 clubs bénéficient du statut professionnel au sein de la Ligue, qui gère également le Supersevens, le championnat de France de rugby à sept réunissant les 14 équipes de première division. La LNR contrôle les droits marketing et audiovisuels de ses compétitions.

À la télévision, le rugby français jouit d’une stabilité enviable par rapport au football. Canal+ est le diffuseur historique et exclusif du championnat. Les droits ont été prolongés jusqu’en 2032 : la chaîne du groupe Vivendi verse 121 millions d’euros par saison jusqu’en juin 2027, puis près de 140 millions d’euros ensuite. Un contrat qui assure aux clubs une visibilité financière appréciable.

Déficit des clubs

Canal+ enregistre par ailleurs une hausse des audiences. La dernière finale du Top 14, diffusée sur France 2 et Canal+, a rassemblé 4,2 millions de téléspectateurs. Une popularité qui ne se dément pas dans les stades : la saison dernière, la moyenne d’affluence en Top 14 a atteint 15 429 spectateurs par match, en hausse de 7 % sur un an.

MalgrĂ© cet engouement, la situation Ă©conomique des clubs de Top 14 reste dĂ©licate. Beaucoup dĂ©pendent de leurs propriĂ©taires-mĂ©cènes. Lors de la saison 2022/2023, la dernière Ă©tudiĂ©e par la Direction Nationale d’Aide et de ContrĂ´le de Gestion (DNACG), le dĂ©ficit d’exploitation cumulĂ© du championnat dĂ©passait 50 millions d’euros, dont 19 millions pour le RC Toulon. Seuls quatre clubs affichaient un rĂ©sultat d’exploitation positif, contre six la saison prĂ©cĂ©dente, et douze sur quatorze ont vu leur situation financière se dĂ©tĂ©riorer.

Le rugby professionnel tente néanmoins d’encadrer ses finances grâce au Salary Cap, instauré dès 2010 pour limiter l’inflation des salaires et préserver l’équilibre du Top 14. La masse salariale des clubs est plafonnée, selon un montant décidé par les présidents. Jusqu’à la saison 2026/2027, ce plafond est fixé à 10,7 millions d’euros par club, incluant salaires, primes et avantages en nature. Un bonus de 180 000 euros par joueur s’applique pour ceux figurant sur la liste premium du XV de France, qui en compte 45.

Bruno Fraioli (Avec AFP)
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