Cinéma. Décidément, les sports d’eau inspirent les réalisateurs. Après la natation synchronisée du Grand Bain, c’est le water-polo qui s’offre une toile grâce aux Crevettes Pailletées une équipe composée d’une joyeuse bande de potes homosexuels. Le petit groupe se met en tête d’aller aux Gay Games en Croatie. Pour s’y préparer, ils se retrouvent sous la houlette d’un champion de natation nommé à ce poste d’entraîneur suite une condamnation après voir tenu des propos homophobes.
Las, les Crevettes Pailletées sont davantage portées sur la fête que sur l’entraînement physique et technique imposé par Mathias Le Goff. Lui, de son côté ne met pas beaucoup de bonne volonté dans la mission qui lui a été imposée. Toutefois, il va découvrir un univers qu’il pensait totalement à l’opposé du sien.
Filmé durant les Gay Games de Paris 2018
L’équipe des Crevettes Pailletées existe vraiment : elle s’appelle en vrai les «Shiny Shrimps» et il s’agit de celle où évoluait Cédric Le Gallo, co-auteur et co-réalisateur du film. Ce dernier a réellement participé aux Gay Games, les jeux de la diversité dont la dernière édition était organisée à Paris durant l’été 2018. Justement, dans le film, les plans de la cérémonie d’ouverture censés se dérouler en Croatie ont en fait été réalisés à Paris au Stade Jean-Bouin, durant la vraie cérémonie d’ouverture de Paris 2018. (voir photo ci-dessous)
Même si beaucoup de scènes se déroulent dans ou autour d’une piscine, le water-polo et le sport ne servent que de fil rouge à l’histoire. L’univers festif et l’esprit d’inclusion des Gay Games, qui font le caractère particulier de cet événement, sont bien retranscrits dans le film dont le seul but est de faire rire mais tout en faisant passer un message de tolérance, y compris au sein de la population LGBT.
Les Crevettes Pailletées, durée 1h40. Sortie mercredi 8 mai 2019.
Mise à jour, vendredi 6 mars 2020 : selon le classement publié par Le Film Français n°3801, en 2019, le film Les Crevettes Pailletées a été vu par 586.429 spectateurs.
© SportBusiness.Club. Avril 2019.
Trois questions à Maxime Govare, co-scénariste et co-réalisateur*
Les comédiens ont du tourner la plupart des scènes dans l’eau…
Maxime Govare : «On ne se rend pas compte mais le water-polo est le sport le plus dur et le plus physique qu’on puisse imaginer. Certains comédiens flottaient à peine quand nous les avons rencontrés. Ils ont fait trois mois d’entraînement avant de commencer le tournage, pour apprendre à nager avec intensité, à faire du water-polo pour avoir l’air crédible. Ils ont vraiment souffert.»
Le tournage a été particulièrement intense également…
M.G. : «Quand nous sommes arrivés en Croatie, nous venions de les battre en finale de la Coupe du monde. Donc ils étaient un peu de mauvais poil ! Il faisait extrêmement chaud et nous n’avions pas accès aux piscines aussi longtemps que nous le souhaitions. Il a fallu travailler de nuit, parfois tricher, tourner parfois dans l’eau jusqu’à 4 heures du matin avec des comédiens exténués. Placer neuf personnes à l’image est souvent un vrai casse-tête, nous avons beaucoup tourné en plan séquence pour des questions budgétaires et de temps.»
Quelles ont été les scènes les plus complexes ?
M.G. : «Dès qu’il y a des scènes dans l’eau, c’est absolument épuisant. Ce sont des temps d’inertie très lourds, des problèmes avec la caméra qui prend l’eau C’est très dur. Un soir, un orage électrique s’est abattu sur le tournage. Il a commencé à tomber l’intégralité de la mer sur le plateau, nous avons perdu trois heures de tournage à regarder la pluie. Mais il y a quelque chose d’assez jouissif à se retrouver avec 200 figurants, en maillot de bain, avec un mégaphone, une grue et le chef opérateur sous l’eau en train de filmer. C’est un rêve de gosse.»
(*) extraits du dossier de presse.