Les Girondins virent Winamax

Gosse ambiance à Bordeaux. Lors d’un point presse, ce vendredi 14 janvier 2022, Thomas Jacquemier, directeur général délégué du club de football des Girondins a indiqué qu’allait être mis fin prématurément au contrat de partenariat avec Winamax. Cette sanction est effective dès ce week-end : l’équipe de football qui évolue en Ligue 1 affichera le nom de la Fondation du club sur la face avant, en lieu et place du gros “W” logo de Wimanax dont le contrat, annoncé fin juillet 2021, avait été signé pour 3 saisons, jusqu’en juin 2024. La marque avait été associée au club entre 2015 et 2019. Le club confirmé cette désignation dans un communiqué.

Habitué à une communication très décalée sur les réseaux sociaux, Winamax paie la publication de plusieurs tweets se moquant des performances sportives des Bordelais, actuellement 17e du championnat de France avec seulement trois victoires au compteur. Les messages mis en ligne après après la défaite des Girondins face à Marseille, dimanche 8 janvier, semblent avoir été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Ce qu’on attend d’un sponsor, c’est qu’il nous soutienne, a déclaré Thomas Jacquemier, rapporte le quotidien Sud Ouest. Le maillot des Girondins de Bordeaux, c’est une histoire, des valeurs, pas juste un panneau publicitaire. On a de l’humour mais là on n’est pas dans l’esprit d’un partenariat. On sait que de temps en temps on mérite d’être critiqué ou chambré. Mais là, on est sur la défense d’un maillot ».

Un ton décalé connu par les Girondins

La possibilité de résiliation d’un accord de partenariat est systématiquement écrit dans certaines clauses des contrats aujourd’hui. « C’est une affaire de respect, et ce respect vaut aussi bien pour l’ayant-droit que pour le partenaire, observe Bertrand Avril, Directeur Associé chez Eventeam Ideas. Il y a, par exemple, l’utilisation des bons visuels, mais également le fait d’avoir une bonne conduite, de l’un ou de l’autre. Quand des marques se marient, ce n’est pas pour que l’une dénigre l’autre. Porter atteinte l’image de l’ayant-droit, ou du partenaire, peut-être un motif légal de rupture du contrat ».

Un avis partagé par Hervé Bodinier, fondateur et président de l’agence V-Match. Toutefois, ce dernier veut apporter quelques nuances : « La communication de Winamax a toujours été décalée et les Girondins de Bordeaux connaissaient forcément le ton particulier de leurs prises de parole, affirme-t-il. Maintenant, contractuellement, un sponsor a un devoir de respect envers l’ayant-droit. Et l’inverse existe aussi. De plus, généralement les communications sont validées entre les parties. Il faut croire que là cela n’a pas été le cas ».   

Winamax avait rejoint Bordeaux comme partenaire majeur en début de saison 2021/2022 pour un montant estimé à 1,3 million d’euros annuels. Le deuxième versement de cet accord ne sera donc pas fait, a indiqué Thomas Jacquemier. Celui-ci a précisé que « ce changement ne vient pas perturber le financement du budget qui est bouclé de la saison, indépendamment de ce partenariat ». De son coté, Winamax a conclu cet épisode… d’un tweet. “Winamax x Bordeaux : 3 victoires en 20 matchs, 44 buts encaissés (pire défense), 17e du championnat. La fin d’une ère”. Le tout signé par une main qui dit “bye bye”. Dur dur.

Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Janvier 2022

Article mis à jour vendredi 14 janvier 2022