Les industriels de la sécurité entendent profiter des Jeux olympiques de Paris 2024 pour structurer leur filière et appuyer l’Etat notamment face au risque croissant d’attaques informatiques, ont affirmé mercredi des représentants. « Les Jeux olympiques, c’est une occasion unique, un accélérateur de particules, » a affirmé Daniel Le Coguic, vice-président d’Atos et chargé du dossier des Jeux au sein de cette “filière jeune”, structurée seulement depuis 2018.
« Nos industries ont vocation à utiliser les Jeux comme un levier pour montrer ce que l’on sait faire et accélérer, » selon le préfet Ziad Khoury, directeur de la coordination nationale pour la sécurité des Jeux (CNSJ). Mais il ne s’agit pas d’en faire une vitrine pour tester des prototypes, a-t-il estimé lors d’une conférence de presse organisée par le Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (Gicat) organisée en marge du salon Milipol, qui se tient au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte.
Prévoir les réseaux de télécommunications sécurisées, la gestion des questions d’identité numérique, de protection des différents sites et des liaisons entre Etat, collectivités et comité d’organisation ou encore organiser les futurs centres de commandement: de nombreuses technologies devront être déployées pour assurer la sécurité des Jeux. « Nous sommes en train de finaliser les besoins des forces compte-tenu de l’évolution des menaces, » a déclaré Olivier-Pierre de Mazière, chargé de la liaison avec les industriels au ministère de l’Intérieur. Une enveloppe de 25 millions d’euros a été prévue dans le plan de relance pour des “expérimentations en grandeur réelle afin d’éprouver les solutions techniques”.
Moderniser des forces de sécurité
Les Jeux sont, selon Olivier-Pierre de Mazière, une opportunité pour « accompagner le ministère dans sa modernisation, que nos forces de sécurité puissent s’approprier de nouvelles technologies ». Outre la gestion des flux de personnes et le risque terroriste, le “risque cyber” apparaît au premier plan des menaces. « De 510 millions d’événements de sécurité à Rio (lors des Jeux de 2016), on est passé à 4,4 milliards uniquement contre les systèmes critiques des Jeux de Tokyo, » sans compter les attaques informatiques contre la municipalité de Tokyo ou encore les systèmes de transports, a rappelé Daniel Le Coguic, d’Atos. « On s’attend au moins à la même multiplication entre Tokyo et Paris, » a-t-il ajouté.
Et les attaques informatiques sont de plus en plus complexes, a-t-il poursuivi : les assaillants pourraient ainsi « utiliser de nouvelles technologies faisant appel à l’IA (intelligence artificielle), comme des drones virtuels s’intégrant dans un système pour contourner nos systèmes de défense ». (AFP)
© SportBusiness.Club Octobre 2021