Anorexique à 18 ans, Romane ne s’alimente quasiment plus. Au point de frôler la mort. La jeune femme décide de se faire suivre par des médecins et un psychologue, et, peu à peu, remonte la pente. La course à pied, sa passion, l’aide à s’en sortir et, à force d’efforts, Romane devient une marathonienne d’exception et reprend goût à la vie.
Extrait. Très vite, les cross avec le club se sont enchaînés. Janvier 2017, nous prenons la route avec mon papa, direction Saint-James, pour les départementaux de cross-country. Ma première sortie de licenciée officielle. Je stresse, c’est évident, mais je suis contente de partager ma nouvelle passion avec mon père. Je n’ai finalement qu’une peur, le décevoir. 14 heures. Il est temps de se rendre sur la ligne de départ. Je me positionne dans le sas et mon stress monte quand je regarde autour de moi. Soudain, je suis prise de ce terrible sentiment que je connais par cœur : je ne me sens pas à ma place. Les autres filles sont fines et musclées. Moi, je suis flasque, je n’ai pas perdu mes grosses cuisses des dernières années d’excès. La seule question qui me passe par la tête à ce moment-là est : « Qu’est-ce que je fais là ? » Toutes ces filles ont l’air si fortes. Malgré les températures presque négatives, elles sont en short et en tee-shirt, muscles saillants et visage sculpté. Moi, je suis en legging et en pull, gelée.
Un pas après l’autre : De l’anorexie aux marathons, de Romane Lemière, City Editions, 224 pages, 18 euros.