Interview. La troisième édition de la Global Sports Week, ce forum mondial du sport et de son écosystème, se tient à partir de lundi 9 mai à Paris, au sein de l’Accor Arena. Lucien Boyer, co-fondateur de l’événement se réjouit de revenir à un événement en physique après avoir été contraint d’organiser l’édition 2021 en visio-conférence. Il donne des précisions sur les thématiques du programme qui s’étalera durant toute la semaine et se conclura avec un débat organisé en direct à Los Angeles où participeront les organisateurs des Jeux de 2028.
Était-ce important et nécessaire de revenir à un événement en présentiel après une édition en visio-conférence l’an dernier depuis la Tour-Eiffel ?
Lucien Boyer : « L’an passé nous avions eu a cœur de maintenir le rendez-vous, même dans ces conditions, car la communauté était éloignée. Cette année, nous sommes assez contents d’avoir pris la décision de décaler la date de l’événement et de l’avoir reporté au mois de mai car cela a permis de maintenir cette rencontre publique. Au bout de deux ans, les gens attendaient d’être enfin ensemble. Se retrouver au printemps, à Paris, à l’Accor Arena, cela va permettre de renourrir très fortement les liens. L’Accor Arena est aussi un lieu qui permet de délivrer un événement correspondant à ce que l’on veut faire aujourd’hui. Pour la première édition, au Carrousel du Louvre, il fallait une forme destinée à être remarquée. Depuis, il s’est passé beaucoup de choses. Cette année, la Global Sports Week sera un événement plus intime, plus axé sur le contenu, dans des relations horizontales et un environnement peut-être moins spectaculaire. La Global Sports Week ne sera pas la grande scène de l’Accor Arena mais les salons ».
En restant sur Paris mais dans un lieu moins emblématique que le Carrousel du Louvre et la Tour-Eiffel, la GSW a-t-elle du coup une image moins internationale ?
L.B. : « Non, pas du tout. Nous attendons encore une centaine de nationalités différentes parmi les 2 000 visiteurs attendus en physique à Paris. L’événement a été fait, et continue à l’être, pour mettre en relation le monde entier. La Global Sports Week est une plateforme internationale, avec un prisme particulier car nous sommes à Paris ville-hôte des Jeux olympiques et paralympiques dans pratiquement deux ans. Nous allons aussi servir de vitrine pour la French Sport Touch et l’ensemble de parties prenantes en lien avec les événements qui arrivent. Nous allons également mettre en place un hub à Los Angeles, en physique, qui permettra de recevoir des intervenants. Ce lieu sera relié en direct avec l’événement à Paris. Même parmi nos soixante partenaires, de très nombreux sont des structures internationales, comme Coca-Cola, Intel, ou World Rugby, la Fédération équestre internationale ou l’Union cycliste internationale. Sans compter les intervenants qui représentent le monde entier ».
La Global Sports Week porte t-elle aussi les intérêts français ?
L.B. : « La Global Sports Week est un événement qui a une influence internationale et dont les problématiques dépassent le cadre franco-international, même s’il se tient à Paris. Cela dit, nous jouons aussi clairement un rôle d’influence pour la diplomatie française du sport à l’international et des enjeux économiques de l’écosystème français du sport vers l’international. De fait, nous présenterons beaucoup de choses sur ce thème cette année, avec notamment une “zone France” labélisée comme tel où serons valorisés, au-delà de Paris, les régions françaises voulant mettre en avant leur attractivité pour intéresser les organisations sportives, les comités olympiques nationaux étrangers à la recherche de camps d’entrainement pour Paris 2024. Nous avons aussi ce rôle à jouer ».
Dans le contexte mondial, où le sport russe est banni des compétitions internationales, aurez-vous des responsables du sport russe ?
L.B. : « Nous n’avons pas spécialement invité de personnalités russes et biélorusses. En revanche, nous avons mis en place un challenge sportif avec l’association Care et Sport Heroes baptisé GSW Run for Ukraine. Il s’agit d’une course connectée caritative où chaque kilomètre sera converti en en un don en euros au fonds d’aide d’urgence de Care qui s’occupe des réfugiées ukrainiens. Le défi sera de parcourir en cumulé la distance entre Paris et Kiev, aller et retour ».
Quelles seront les thématiques principales de l’édition 2022
L.B. : « En fait, tout le programme des conférences a été organisé autour de six thématiques, six blocs, où s’opposent différentes forces dans une certaine tension : Athlètes vs Industrie ; Sport au féminin vs modèle sportif masculin ; Méga événement vs impact durable ; Le droit à jouer vs activité physique ; Nouveaux revenus vs héritage laissé aux fans ; Santé mentale vs course à la médaille. L’idée générale est de voir comment on peut de faire grandir l’économie du sport tout en restant responsable. C’est la variété des sujets qui fait la richesse de l’événement. D’autant qu’en parallèle seront organisés plein d’autres choses, comme Le Tremplin où l’on retrouvera encore un plateau très spectaculaire de start-up. L’an passé, je rappelle que nous avions eu la présentation de Sorare, qui, trois mois après, a réalisé la levée de fonds la plus importante de la sportech française. Je vous invite aussi à visiter la “Solution Square” où seront présentés des concepts et de technologies très variés et intéressants. La Global Sports Week c’est aussi cette richesse de liens, ce networking entre acteurs différents, de sports, pays, connaissances et compétences différents ».
Entretien : Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Mai 2022