Si l’envie vous tente, elles sont ici : 40° 55 Sud par 9° 18 Est. C’est l’endroit, perdu au large du Cap de Bonne Espérance en Afrique-du-Sud, où a disparu le monocoque PRB de Kevin Escoffier, lundi 30 novembre 2020. L’Imoca a coulé à pic, emportant avec lui au fond des mers un coffret renfermant trois montres MAT que le navigateur avait emporté avec lui lors du Vendée Globe. Heureusement, et c’est le plus important, Kevin Escoffier est sorti sain et sauf de ce naufrage, sauvé par Jean Le Cam. On connaît la belle histoire.
“Ami de de la marque” horlogère française, Kevin Escoffier avait promis de ramener ces trois modèles et de les vendre aux enchères au profit de la SNSM, l’association des sauveteurs en mer. « Ce ne sera malheureusement pas possible avec celles-ci, regrette Fabrice Pougez, fondateur et président de MAT Watches. Mais Kevin Escoffier a décidé de mettre aux enchères sa propre montre ». Celle, justement, qu’il portait à son poignet au moment de son naufrage, une montre siglée SNSM, un modèle en série limitée conçu par MAT, qui reverse 10% de son prix de vente à l’association. La vente devrait avoir lieu ces prochaines semaines.
Un modèle Team France de la Coupe de l’America
La voile et MAT, acronyme de Mer-Air-Terre, c’est un mariage d’amour totalement légitime. « La voile, c’est le prolongement de ce que l’on fait depuis plus de 15 ans, » assure Fabrice Pougez. Montres techniques, vendues entre 1 000 et 3 000 euros pièce, les MAT Watches se destinent à être portées sur le terrain, par les militaires ou les troupes d’élites. La marque a d’ailleurs noué des liens forts avec la Légion étrangère et le Raid. « Mais, mon objectif est aussi de rendre mes montres accessibles à un cercle plus large, explique le patron de MAT. Le sport et la voile offrent une visibilité plus grand public ».
La première incursion dans le monde de la voile sportive remonte à 2013 pour MAT avec la réalisation à 300 exemplaires d’un modèle aux couleurs du Team France de la 35e Coupe de l’America. Depuis, la marque n’a jamais quitté la voile, et son premier ambassadeur, le skipper Vincent Riou. MAT a même augmenté sa visibilité dans le sport avec des “amis” séduits dans d’autres disciplines comme Boris Diaw au basket, Pascal Papé ou Olivier Magne au rugby, et Olivier Panis en sport auto.
« Tout se passe par cooptation, confie Fabrice Pougez. Les personnalités “top bankable” sont inaccessibles pour nous d’un point de vue financier, alors on préfère travailler avec des personnalités pas forcément grand public mais reconnues dans leur milieu. Nous sommes beaucoup sur le relationnel ». Avec des bureaux à Paris, MAT assure l’animation de la communauté des “Amis de la marque”. Il organise des échanges entre eux avec un brassage d’univers. Quelques athlètes ont ainsi participé à des entraînements avec le Raid. « Ca permet de créer des liens, » affirme le patron de MAT. Et c’est moins dangereux qu’un naufrage dans l’Atlantique Sud.
© SportBusiness.Club Février 2021