Transports. Une jeune touriste italienne et son compagnon sont en quĂȘte de renseignements Ă la station Gare de Lyon. Ni l’un ni l’autre ne parlent français et leur maĂźtrise de l’anglais est rudimentaire. VoilĂ le genre de situation relativement frĂ©quente Ă Paris, premiĂšre destination touristique mondiale, qui a conduit la RATP Ă dĂ©velopper Tradivia, un outil de traduction instantanĂ©e dont sont Ă©quipĂ©s ses 6 000 agents de station.
La jeune touriste italienne se lance dans sa langue natale, et l’application traduit aussitĂŽt: âOK, ici il faut faire le pass, Navigo Guestâ. Le message traduit en Français est cryptique, mais ça suffit Ă Yahya Borni, agent de station RATP depuis 16 ans, pour comprendre la demande: oĂč acheter un pass Navigo dĂ©couverte ? « Vous pouvez acheter un pass Navigo dĂ©couverte directement au guichet derriĂšre, » Ă©dicte-t-il dans sa tablette, qui retranscrit aussitĂŽt le message en Italien Ă l’attention du couple, ravi.
« On avait un vrai sujet car nos agents n’avaient pas la capacitĂ© de rĂ©pondre Ă toutes les langues de nos clients, » explique ValĂ©rie Gaidot, responsable expĂ©rience client Ă la RATP. Ces derniers faisaient souvent appel Ă Google Traduction, outil peu adaptĂ© au monde des transports publics avec leurs langages spĂ©cifiques et leurs nombreux noms de station. Daumesnil, Ă l’oral, Ă©tait par exemple souvent traduit par âdomicileâ, ce qui suscitait des incomprĂ©hensions.
AprĂšs une expĂ©rimentation sur trois lignes (1, 14 et RER B), le service a Ă©tĂ© Ă©tendu Ă tout le rĂ©seau en juin dernier. Le dĂ©veloppement de l’application a coĂ»tĂ© 2 millions d’euros, rĂ©glĂ©s par Ile-de-France MobilitĂ©s. Elle peut traduire en 16 langues dont l’anglais, l’allemand, le mandarin, l’hindi ou l’arabe littĂ©ral. Les deux derniers ajouts ont Ă©tĂ© le roumain et le nĂ©erlandais.
L’outil sert Ă©galement aux annonces pour l’information voyageurs lors d’incidents sur les lignes. Ici, seules quatre langues sont disponibles : anglais, allemand, italien et espagnol. Seront bientĂŽt ajoutĂ©es le mandarin et l’arabe, afin de couvrir les six langues olympiques officielles d’ici Ă l’ouverture des Jeux de Paris 2024. L’application veut aussi ĂȘtre un outil de facilitation de la gestion de flux de voyageurs, dans un rĂ©seau qui sera mis Ă rude Ă©preuve avec 15 millions de spectateurs attendus en Ile-de-France pour les Jeux Olympiques et Paralympiques. (AFP)
© SportBusiness.Club Novembre 2023